«Nous demandons à la Grande Bretagne, alors que nous approchons du 100e anniversaire de cette infâme déclaration, de tirer les leçons nécessaires de celle-ci et d'assumer la responsabilité historique, légale, politique matérielle et morale des conséquences de cette déclaration, en présentant des excuses au peuple palestinien pour les catastrophes, les misères et les injustices que cet acte a générées, et en agissant afin de rectifier ces désastres [...], ce qui passe notamment par la reconnaissance de l'Etat palestinien», a déclaré le président palestinien lors de son intervention à la tribune de l'ONU, jeudi 22 septembre. Avant d'ajouter : «C'est le moins que la Grande Bretagne puisse faire».
Le dirigeant palestinien a également déclaré que la poursuite de la colonisation israélienne en Cisjordanie allait réduire à néant tout espoir d'une solution à deux Etats selon les frontières de 1967. En outre, il a appelé les Nations Unies à faire de 2017 l'année de la fin de l'occupation israélienne sur les terres palestiniennes.
Intervenant peu après Mahmoud Abbas devant l'Assemblée générale des Nations Unies, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu a qualifié de «ridicule » et «absurde » la demande d'excuses concernant la déclaration Balfour.
La déclaration britannique de 1917, qui a conduit à l'expulsion d'autochtones arabes de leurs terres palestiniennes afin que puisse être créé un Etat juif, est loin d'avoir été oubliée par les hauts responsables palestiniens : mi-juillet, le ministre palestinien des Affaires étrangères, Riyad Malki, avait annoncé à la Ligue arabe que le Royaume-Uni devrait rendre des comptes pour les conséquences de celle-ci.
Le Royaume-Uni et la France ne reconnaissent toujours pas l'Etat palestinien
La quasi-totalité des pays occidentaux, dont le Royaume-Uni, ne reconnaissent pas l'Etat palestinien. En revanche, la Russie, la Chine, l'Inde, la plupart des pays d'Europe de l'est et presque tous les Etats d'Afrique, d'Amérique du Sud, d'Amérique centrale et d'Asie (à l'exception de la Corée du Sud, du Japon, de Taïwan et de la Birmanie) reconnaissent celui-ci.
Quant à la France, bien que les députés puis les sénateurs aient voté en décembre 2014 une résolution invitant le gouvernement à reconnaitre l'Etat de Palestine, cette décision n'a toujours pas été prise.