Les commentaires des dirigeants français sur la politique intérieure de la République démocratique du Congo (RDC) ne passent pas. François Hollande «s'est permis de tirer à boulets rouges» sur les autorités de la RDC, a dénoncé Robert Mende, porte-parole du gouvernement congolais. Il s'est même demandé avec ironie, si la RDC «était devenue un département d'outre-mer issu de nouvelles conquêtes de l'Hexagone».
François Hollande avait en effet critiqué sans ambages la façon dont les autorités de la RDC ont répondu aux émeutes et aux pillages qui ont fait des dizaines de morts, dont un policier brûlé vif : «Il s'est produit des violences [...] qui sont inadmissibles, insupportables», avait ainsi déclaré le président français à New-York, ajoutant : «Ce qui est incontestable, c'est qu'il y a des victimes et qu'elles ont été provoquées par des exactions venant de l'Etat congolais lui-même».
«Comme à l'accoutumée nous avons eu droit à des injonctions comminatoires», a déploré le porte-parole, se disant choqué par les propos des dirigeants de l'ancienne puissance coloniale, dont l'influence s'exerce toujours sur le pays.
La situation reste tendue à Kinshasa
Après deux jours d'émeutes et d'affrontements entre les opposants et les forces de l'ordre, la situation est redevenue presque normale dans la capitale, Kinshasa. Mais, depuis l'annonce en juin dernier du report de l'élection présidentielle en RDC, les manifestations, souvent très violentes et se multiplient dans le pays. Les opposants ont pour leur part dénoncé des tirs à balle réelle, accusant les forces de l'ordre de saisir l'occasion des émeutes qui ont paralysé la capitale pour cibler des personnalités et des dirigeants de l'opposition qui conteste le pouvoir de Joseph Kabila.
La constitution de la RDC ne permet pas au président de se présenter pour un troisième mandat et é opposition redoute que le report de l'élection par la Commission électorale nationale ne dissimule une tentative de Joseph Kabila de se maintenir au pouvoir.
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