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Des victimes américaines de la Shoah indemnisées par un fonds doté par Paris

Des dizaines de victimes américaines de la Shoah qui avaient été déportées en train depuis la France ont commencé à être indemnisées par un fonds doté par Paris selon un accord conclu en 2014 avec Washington.

Le dossier ultrasensible, qui a connu des années de tractations et de polémiques, a commencé à porter ses fruits. Le département d'Etat, qui gère dorénavant le fonds d'indemnisation, s'est déclaré dans un communiqué, «heureux» d' «avoir commencé à payer [...] ou d'être sur le point de payer [...] une trentaine de survivants de la déportation et certains de leurs conjoints toujours vivants» grâce au fonds de 60 millions de dollars doté par la France aux victimes de l'Holocauste et à leurs familles, notamment de nationalité américaine, déportées en train vers les camps de la mort lors de la Seconde guerre mondiale.

La France et les Etats-Unis ont paraphé ce règlement d'indemnisation en décembre 2014. A ce jour, le ministère américain des Affaires étrangères a payé plus de 8,4 millions de dollars et approuvé d'autres requêtes d'indemnisation pour plus de 2,5 millions de dollars. Les dossiers pourront être déposés par les éventuels survivants jusqu'au 20 janvier 2017, date de la fin du mandat du président Barack Obama et du début de celui de son successeur.

Conformément à cet accord, les «personnes éligibles», ainsi que leurs familles, peuvent être américaines, israéliennes ou d'autres nationalités.

«En contrepartie, les Etats-Unis assureront à la France des garanties de sécurité juridique s'agissant des demandes au titre de la déportation liée à la Shoah», avait indiqué fin 2015 la diplomatie française, en allusion à des actions en justice engagées aux Etats-Unis contre la SNCF.

Réquisitionnée par l'Allemagne nazie, la Société française des chemins de fer a transporté en train 76 000 juifs à travers la France vers les camps d'extermination entre 1942 et 1944. Environ 3 000 sont encore en vie, selon le groupe ferroviaire.

Cette affaire a failli priver la SNCF de contrats aux Etats-Unis, via des contestations devant des tribunaux d'Etats américains.

Prenant la défense de la SNCF, le ministère des Affaires étrangères avait déclaré en 2015 que la SNCF n'avait jamais été tenue pour responsable de la déportation, mais qu'elle en avait été un instrument.

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