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Le Royaume-Uni approuve le projet de centrale nucléaire d'EDF à Hinkley Point

Le 15 septembre, Londres a donné son accord à la construction de la centrale nucléaire de Hinkley Point C, un projet controversé de 18 milliards de livres (21 milliards d'euros) porté par le français EDF, avec le soutien d'une compagnie chinoise.

«Nous avons décidé de la construction de la première centrale nucléaire depuis une génération», a expliqué le ministre aux Entreprises britannique, Greg Clark, dans un communiqué, ajoutant que des mesures additionnelles par rapport au projet initial permettraient «d'améliorer la sécurité». 

Le gouvernement de Theresa May avait annoncé fin juillet sa décision d'examiner pendant encore plusieurs mois le projet de construction de deux réacteurs de type EPR par EDF à Hinkley Point, dans le sud-ouest de l'Angleterre, un dossier au long cours extrêmement important pour le groupe énergétique français.

Une décision saluée par la France

François Hollande s'est félicité du feu vert donné par Londres au projet de la centrale nucléaire d'Hinkley Point C porté par EDF, y voyant «une belle coopération et une belle reconnaissance», à l'occasion de la remise du prix de l'Audace créatrice à l'Elysée.

Le chef de l'Etat français s'est félicité de «l'accord d'Hinkley Point qui fait que la France va fournir [des installations] d'industrie nucléaire à la Grande-Bretagne ce qui est une belle coopération et une belle reconnaissance».

L'approbation donnée par le gouvernement britannique à la construction de la centrale controversée d'Hinkley Point, en Angleterre, «crédibilise» la filière nucléaire française en pleine refonte, a déclaré le secrétaire d'Etat français à l'Industrie, Christophe Sirugue.

«On est très satisfaits. Bien sûr, cela affirme l'excellence française dans le domaine de la filière nucléaire. C'est quand même la première commande en Europe depuis Fukushima [...]. Cela valide l'engagement du gouvernement français de refondation de la filière nucléaire et puis cela crédibilise à la fois notre savoir-faire et [...] nos excellentes relations avec les Britanniques. Et au bout du compte, c'est 4 500 emplois» en France, a souligné Christophe Sirugue.

Cette annonce britannique tombe au moment où EDF vient de prendre la décision finale de s'engager dans ce projet d'un coût de 18 milliards de livres (21,2 milliards d'euros), dont un tiers est supporté par le géant public du nucléaire chinois, CGN.

La Chine s'était ouvertement agacée de ce retard inattendu pour un projet franco-chinois censé s'inscrire dans «l'âge d'or» des relations entre Pékin et Londres, amorcé sous le précédent gouvernement britannique, conduit par David Cameron, qui a démissionné en juin après le oui des électeurs à la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne.

Pékin était entré dans le tour de table des investisseurs après la sortie du projet du groupe français Areva.

Au sein même d'EDF, le projet a provoqué des remous, les organisations syndicales ayant tenté de le faire avorter, craignant qu'il ne fragilise la situation financière du groupe, déjà confronté à d'importants défis financiers comme la rénovation en France de son parc de centrales nucléaires.

En mars 2016, le directeur financier d'EDF, Thomas Piquemal, avait démissionné en raison d'un désaccord sur la faisabilité du projet.