«Le directeur financier a présenté sa démission la semaine dernière à Jean-Bernard Lévy (le PDG d'EDF, NDLR) en raison d'un désaccord sur Hinkley Point», a indiqué cette source à l'AFP.
Le désaccord porte «sur la faisabilité à court terme» de ce projet gigantesque de 18 milliards de livres (23,2 milliards d'euros), pour lequel le géant français de l'électricité tarde à prendre une décision finale d'investissement, ultime étape pour sa concrétisation.
EDF n'a, pour le moment, pas souhaité faire de commentaire.
La même source a indiqué que le directeur financier ne souhaitait pas précipiter ce projet qui inquiète les syndicats du groupe détenu à 84,5% par l'Etat français.
«Il a estimé qu'à un moment, il fallait prendre ses responsabilités», a-t-elle précisé.
Les syndicats craignent que le coût de la construction de deux réacteurs EPR, dans le sud-ouest de l'Angleterre, ne menace l'existence d'EDF et demandent le report du projet, après la signature en octobre 2015 d'un accord commercial avec l'entreprise publique chinoise CGN, qui doit supporter un tiers du financement.
Lors de la publication des résultats annuels d'EDF mi-février, le PDG Jean-Bernard Lévy avait assuré que cette décision finale était «très proche».
La France et la Grande-Bretagne avaient réaffirmé jeudi leur attachement au projet, qualifié de «pilier» de leur relation bilatérale.
«Ce projet stratégique majeur constituera un élément-clé de la politique énergétique britannique, en offrant à l'horizon 2025 la garantie d'une électricité sûre, compétitive et sobre en carbone», avaient écrit les deux pays dans un document diffusé à l'issue d'un sommet franco-britannique à Amiens.
Deux jours auparavant, le ministre français de l'Economie, Emmanuel Macron, était déjà monté au front pour défendre la construction des deux EPR, la qualifiant de «très bon investissement» pour l'électricien français.