Dans son rapport, le Comité des Affaires étrangères constitué de parlementaires britanniques, affirme n'avoir vu «aucune preuve selon laquelle le gouvernement a mené sa propre étude de la nature de la rébellion en Libye».
«L'incapacité de la communauté internationale à sécuriser les armes abandonnées par les forces gouvernementales libyennes ont fait augmenter l'instabilité en Libye et permis l'expansion du terrorisme en Afrique du Nord et de l'Ouest, ainsi qu'au Moyen-Orient», poursuivent les députés.
«Le résultat [de cette intervention] a été l'effondrement politique et économique, des guerres entre tribus et milices, des crises humanitaires et migratoires, de vastes violations des droits de l'homme, et la diffusion des armes gouvernementales libyennes dans la région et l'expansion de l'Etat islamique en Afrique du Nord», peut-on lire dans le rapport.
«David Cameron est le responsable final de l'échec du développement d'une stratégie cohérente en Libye», estiment les députés
Le président du comité, Crispin Blunt, a déclaré à ce propos : «D'autres options politiques étaient disponibles. L'engagement politique aurait pu fournir une protection des civils, un changement de régime et des réformes, pour un coût moins élevé pour la Libye et le Royaume-Uni.»
L'ancien Premier ministre conservateur n'a pas voulu témoigner devant la commission, évoquant «un emploi du temps chargé», selon le rapport.
La brèche politique et sécuritaire créée par cette intervention, a permis aux groupes islamistes de prospérer dans le pays, dont la côte est aujourd'hui le point de départ des passeurs de migrants. Des dizaines de milliers de clandestins traversent aujourd'hui chaque année la Méditerranée depuis la Libye.
L'intervention, datant de mars 2011, a été initiée par la France, alors menée par Nicolas Sarkozy. David Cameron, Premier ministre britannique, l'a alors rapidement rejoint dans son engagement vers la guerre.
Premier ministre en 2003, lors du déclenchement de la seconde guerre d'Irak, Tony Blair a lui aussi été mis en cause pour avoir entraîné le Royaume-Uni dans le conflit dans le rapport Chilcot, publié en juillet. Selon le rapport, les motifs ayant poussé les britanniques à la guerre étaient basés sur «des ragots, des rumeurs et la désinformation».