Des hackers du groupe Fancy Bears ont publié des documents qui montrent que l’AMA aurait permis à l’ancienne numéro un mondial de tennis, Serena Williams, en 2010, 2014 et 2015 de prendre plusieurs substances interdites : oxycodone, hydromorphone, prednisone, prednisolone et métilprednisolone. Les documents ne précisent pas les raisons pour lesquelles la joueuse a obtenu ces autorisations.
De plus, la gymnaste américaine Simone Biles, quadruple médaillée d’or à Rio, aurait subi un test positif au méthylphénidate le 11 août, sans pour autant que l’athlète soit disqualifiée. En 2012, 2013 et 2014 elle aurait été autorisée à prendre du dextroamphétamine, médicament soignant notamment la narcolepsie.
Une autre athlète américaine, la joueuse de basketball, Elena Delle Donne, championne olympique à Rio, est éclaboussée par ces révélations. Elle aurait subi un test antidopage positif en 2016. En 2014, elle aurait été autorisée à prendre des amphétamines et de l’hydrocrotisone.
Les hackers du groupe Fancy Bears ont fait savoir qu'ils avaient été «choqués» par ces découvertes. En outre, si leur travail de piratage a commencé avec l'équipe américaine de Rio, qui «a déshonoré son nom avec des victoires viciées», les pirates ont annoncé qu'ils dévoileraient plus tard des informations exclusives sur d'autres équipes olympiques. «Il s'agit juste de la face visible de l'iceberg», ont ainsi précisé les pirates sur leur site: «Attendez pour voir très bientôt des preuves sensationnelles sur des athlètes ayant pris des substances dopantes».
L'AMA accuse la Russie, qui dément toute implication
Le jour même de l'annonce faite par les pirates, mardi 13 septembre, l'AMA a affirmé selon l'agence Reuters qu'un groupe de cyber-espionnage russe avait hacké des données confidentielles concernant des athlètes, liées aux Jeux Olympiques de Rio. «L'AMA a été informé par les autorités que ces attaques proviennent de Russie», a déclaré dans un communiqué officiel le directeur général de l'organisation, Olivier Niggli.
Le Kremlin, de son côté, a réfuté toute participation dans le piratage. «Nous pouvons affirmer de manière certaine qu'il n'y a eu aucune implication de responsables officiels de Moscou, du gouvernement [russe] ou des services spéciaux dans de telles actions. Ceci est totalement exclu», a souligné le secrétaire de presse du président russe, Dmitri Peskov. «Ce genre d'accusations infondées [...] n'honorent aucune organisation, si elles ne s'appuient pas sur quelque chose de substantiel», a poursuivi le haut responsable russe.