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Les Etats-Unis «testent» la réaction iranienne au vol d'un avion-espion

Deux avions-espions américains volant à un mile de l’espace aérien iranien ont été avertis qu’ils risquaient d’être abattus. Les USA affirment cette réaction manquait de professionnalisme lors de cette manœuvre destinée à tester Téhéran.

Les tensions entre Washington et Téhéran augmentent. La défense iranienne aurait menacé d’abattre des avions-espions américains qui volaient à proximité de sa frontière, contraignant les Etats-Unis à réclamer la mise en place de règles entre les deux pays pour éviter un conflit armé.

Un certain nombre de responsables de la Défense américaine ont confié, sous couvert d’anonymat, aux chaînes de télévision CNN et Fox News que, lors du week-end du 10 septembre, des militaires iraniens avaient mis en garde l’équipage composé de neuf membres d'un Boeing P-8 Poseidon et l’équipage de 24 soldats d'un EP-3 Aries de ne pas violer l’espace aérien iranien au risque d’être abattus.

Selon des responsables américains, le 10 septembre, les deux avions effectuaient une mission de reconnaissance à 20 kilomètres de la côte iranienne dans le golfe d'Oman et le détroit d'Ormuz, à un mile des eaux territoriales iraniennes.

Un responsable américain a confié à Fox News que les avions américains avaient ignoré l’avertissement et continué leur mission sans violer l’espace aérien iranien. «Nous avons voulu tester la réaction iranienne. Menacer d’abattre quelqu’un à n’importe quel moment, cela n’est pas considéré comme professionnel», a ajouté ce membre de l’administration américaine.

D’autres responsables ont aussi qualifié la menace proférée par Téhéran de non professionnelle et ce, malgré les dernières évaluations du renseignement, selon lesquelles il n’y avait pas de lanceur de missiles dans cette région du pays.

Précédemment en septembre, le général de brigade Abdollah Reshadi avait annoncé que la défense aérienne iranienne surveillait constamment le ciel pour y détecter toute activité hostile.

Un incident a eu lieu récemment dans le Golfe Persique, les Etats-Unis insistant pour que l’Iran n’intimide pas leurs navires de combat dans la région. Il y aurait eu plus de 30 rencontres tendues entre des bateaux iraniens et américains depuis le début de l'année 2016. La semaine dernière, un navire américain a dû modifier son cap après avoir été survolé par un avion iranien à une hauteur de 91 mètres. C’était au moins la quatrième rencontre en moins d’un mois.

Le 10 septembre, le porte-parole des forces armées iraniennes a rejeté les accusations américaines, soulignant que les actions iraniennes restaient ne sortaient pas du cadre du droit international.

Pour éviter de telles rencontres à l’avenir, l’amiral américain John Richardson, chef des opérations navales, a appelé les deux pays à se mettre d'accord sur des règles de comportement à suivre.

Le détroit d’Ormuz est un route maritime capitale, par laquelle passent un cinquième de toutes les livraisons de pétrole de la planète. Les rencontres bilatérales se sont intensifiées cette année après l’arrestation par l’Iran de dix marins américains qui avaient pénétré dans ses eaux territoriales sur deux navires militaires. L’Iran a depuis libéré tous les militaires américains. Les Etats-Unis ont affirmé qu’une défaillance technique avait été à l’origine de l’incident.

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