Les nuages s'accumulent au-dessus de la tête d'Hillary Clinton et c'est, contre toute attente, la question de sa santé, plutôt que le scandale du «Email gate», qui constitue désormais le plus grand danger pour la candidate démocrate.
D'autant que les grands médias «mainstream» sont entrés dans la danse, alors qu'ils ne pouvaient plus ignorer la propagation virale sur les réseaux sociaux des interrogations croissantes concernant la santé d'Hillary Clinton. Et le Parti démocrate américain ne pourra rester éternellement la tête dans le sable.
Ainsi, selon David Shuster, journaliste et présentateur pour Al-Jazeera Amériques et MSNBC, une réunion aurait été programmée pour trouver un ou une remplaçante à Hillary Clinton après le malaise dont elle a été victime le 11 septembre et qui l'a forcée à écourter sa présence lors de la cérémonie de commémoration des attentats du 11 septembre 2001.
Selon le même journaliste, un responsable du Parti démocrate aurait déclaré que, dans le contexte d'interrogations sérieuses quant à la santé de la candidate de 68 ans, on entrait en «territoire inconnu».
Le «coup de chaud» dont a souffert l'ex-première dame le 11 septembre pourrait être l'incident de trop, alors que les interrogations concernant son état de santé réel se multiplient.
L'équipe d'Hillary Clinton avait jusque-là balayé de la main la question, y voyant essentiellement une campagne de dénigrement venue de l'extrême-droite et des «complotistes». Mais la polémique, maintenant inévitable, a gagné les grands médias tels que le Washington Post.
La commotion cérébrale de 2012 ressurgit
En 2012, Hillary Clinton avait déjà été atteinte d'une commotion cérébrale alors qu'elle devait se rendre devant une commission parlementaire afin de répondre de l'attaque terroriste sur le consulat américain de Benghazi en Libye. Son porte-parole avait pointé dans un premier temps un «virus intestinal». Mais après quelques semaines, l'alors secrétaire d'Etat américaine avait dû être à nouveau hospitalisée après la découverte d'un caillot sanguin au cerveau, «mettant potentiellement sa vie en danger», selon la chaîne australienne ABC News.
«Elle a de la chance d’être Hillary Clinton et d’avoir pu bénéficier d'un examen IRM», avait alors déclaré à ABC News Brian D. Greenwald, le directeur de l'hôpital JFK Johnson Rehabilitation Center, spécialisé dans les blessures à la tête. «Cela pourrait avoir des complications potentiellement graves. Imaginez cette veine, où tout le liquide céphalo-rachidien dans la tête et la colonne vertébrale ne coule plus dans cette région», s'était demandé le spécialiste. Et les symptômes des personnes souffrant d'une telle affection cérébrale sont entre autres : des vertiges, une perte d'audition, une intolérance à la lumière et au bruit, ainsi que des symptômes émotionnels et comportementaux.
Et, en juillet dernier, c'est le comportement pour le moins étrange de la candidate, alors qu'elle répondait de façon impromptue à des journalistes, qui avait relancé les rumeurs selon lesquelles Hillary Clinton serait atteinte de troubles neurologiques.
Des rumeurs que le refus systématique d'aborder cette question, de la part de l'équipe de campagne de la candidate démocrate, ne peut qu'alimenter. Depuis une réunion le 4 septembre 2015, à Fort Dodge dans l'Etat de l'Iowa, la candidate ne s'est prêtée qu'à une seule et courte séance de questions improvisées. Ses conseillers redouteraient ses «sautes d'humeur» et sa faible tolérance au stress et à la contradiction, face aux questions des journalistes. En mars dernier, agacée par ses questions, Hillary Clinton s'en était ainsi prise violemment à une militante de Greenpeace.
En juillet dernier, le médecin personnel d'Hillary Clinton estimait pourtant sa patiente en «excellente santé» et «apte» à exercer la fonction de première présidente des Etats-Unis. Selon lui, elle n'aurait gardé aucune séquelle de sa commotion cérébrale de 2012.
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