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Jeux paralympiques : l’Algérie refuserait-elle tout contact avec Israël ?

Le 10 septembre, l’équipe féminine algérienne de goalball devait affronter ses adversaires israéliennes mais les joueuses ne se sont jamais présentées sur le terrain. Le Comité international paralympique (CIP) soupçonne une manœuvre politique.

«L'absence de l'équipe algérienne pourrait être prise comme une forme de protestation politique» : c’est en ces termes que le Comité international paralympique (CIP) analyse l’événement qui a marqué les Jeux paralympiques de Rio le 10 septembre. Dans le cadre de la compétition de goalball, un sport de ballon pratiqué par des déficients visuels, l’équipe féminine algérienne était censée être opposée à celle d'Israël. Problème : les Algériennes ne se sont jamais présentée sur le terrain.

Craig Spence, porte-parole du CIP, rapporte que les responsables algériens ont mis en avant de «multiples retards, annulation de vols et correspondances manquées» pour expliquer cette absence. Mais le comité soupçonne Alger d’avoir voulu envoyer un message politique, rappelant qu’une telle action est «interdite aux Jeux paralympiques». Une enquête est en cours.

Exclusion de l’équipe ?

La sélection algérienne de goalball risque gros. Selon Craig Spence, elle pourrait être exclue de la compétition. Du côté israélien, les critiques pleuvent. «Au moment où une sélection pénètre dans le stade avec son drapeau national, elle est obligée de concourir contre tous les pays», a pesté Dani Ben Abu, président du comité paralympique israélien.

Avant d’ajouter : «Elle n'a pas le droit de choisir ses adversaires. C’est une loi fondamentale du sport. C’est vraiment dommage que la politique ait également infiltré le monde du sport paralympique.»

L’affaire est néanmoins une bonne pour l’équipe israélienne qui a gagné le match par forfait.

Pas une première

Cette polémique prend place quelques semaines après un premier accroc impliquant un athlète israélien. Lors du tournoi de judo des Jeux olympiques, cette fois, l’Egyptien Islam El-Shehaby avait refusé de serrer la main de son adversaire, l'israélien Ori Sasson, après sa défaite. Un événement qui avait failli tourner à l’incident diplomatique. Pour couper court à la polémique, les autorités égyptiennes avaient adressé une lettre d'excuses au Premier ministre de l’Etat hébreu.

En savoir plus : L’Egypte envoie une lettre de félicitations à Israël après la polémique provoquée par son judoka

D’après la chaîne d’information israélienne i24 News, l’Algérie avait refusé, en juillet dernier, d’accorder un visa à l’entraîneur israélien Avraham Grant, en charge de la sélection de football du Ghana, ainsi qu’à ses collaborateurs en vue d'un match amical qui aurait dû avoir lieu entre les deux équipes. La rencontre n'a jamais eu lieu.