Plus de 520 personnes en Allemagne sont capables de commettre des attentats «inattendus» inspirés par l’islamisme radical, déplore Thomas de Maizière dans les colonnes du Bild à la veille du 15e anniversaire des attentats du 11 septembre aux Etats-Unis. Il a aussi ajouté que le nombre actuel de terroristes potentiels dans le pays était le plus élevé de l’histoire.
Le ministre a aussi mis en garde qu’en plus de potentiels assaillants islamistes, il y avait encore 360 personnes qui étaient «étroitement liées» avec ces derniers et pourraient les aider à préparer une attaque. Des telles personnes feraient partie du «cercle intérieur» des terroristes potentiels.
La menace vient de groupes qui arrivent de l’étranger, ainsi que de «loups solitaires», a souligné Thomas de Maizière, ajoutant que ces deux menaces étaient réelles.
Des groupes de terroristes potentiels arrivent illégalement en Europe et préparent leurs actions sans se faire remarquer, «comme nous l’avons vu dans les cas des attentats de Paris et de Bruxelles», a reconnu le ministre allemand.
Les services de sécurité allemands travaillent de manière intensive pour ne pas perdre de vue tous les terroristes potentiels, assure Thomas de Maizière. Ainsi, en 2016 il y a eu plus d’arrestations qu’au cours des dernières années. Malgré tous ses efforts, il reste encore des terroristes potentiels non identifiés, a prévenu le ministre.
«Il ne faut pas suspecter tous les musulmans»
En parallèle, Thomas de Maizière a indiqué que les Allemands ne devaient pas suspecter ou accuser tous les musulmans. D’après lui, les islamistes exploitent la religion pour «justifier» le meurtre des gens.
En reconnaissant quand même que le terrorisme islamiste «est lié quelque peu avec l’islam», le ministre a ajouté que l’islam «ne porte pas en lui les germes du terrorisme». Il a fait remarquer que la plupart de victimes d’attentats terroristes étaient des musulmans.
Ces déclarations interviennent, lorsque le Bureau fédéral allemand des migrations et des réfugiés a annoncé que de plus en plus de filles et de jeunes femmes étaient radicalisées en Allemagne. En 2015, la moitié des individus radicalisés étaient de sexe féminin, contre 25% auparavant.
L'été dernier, l’Allemagne a connu deux attenques qui ont marqué les esprits. Le 24 juillet, un réfugié syrien de 27 ans, qui avait prêté allégeance au chef de Daesh, a fait exploser une bombe dans la ville bavaroise d’Ansbach dans un attentat suicide qui a fait 15 blessés. Le 18 juillet, un réfugié de 17 ans a blessé cinq personnes dans un train près de Wuerzburg avec un hache. Après ces attaques, la chancelière Angela Merkel a déclaré que l’UE devait renforcer les contrôles aux frontières et qu'elle avait besoin de systèmes d’alerte pour mieux traiter les flux migratoires.
La chancelière n'a pas pour autant accepté de changer sa politique migratoire d'accueil critiquée par ses adversaires et certains de ses alliés politiques. Ce qui a profité au parti anti-immigration AfD qui a battu la CDU, le parti d'Angela Merkel, dans le Land de Mecklembourg-Poméranie occidentale lors des élections législatives, début septembre, alors que la cote de popularité de la chancelière ne cesse de chuter.