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Snowden : une base américaine au Royaume-Uni utilisée pour des frappes au Yémen

Edward Snowden a diffusé des lettres prouvant que la base de Menwith Hill aurait été utilisée non seulement pour la surveillance mais aussi pour mener des frappes dans des pays où les Etats-Unis voulaient dissimuler leur engagement militaire.

The Intercept a publié plusieurs dizaines de lettres fournies par Edward Snowden pour lever le voile sur la mystérieuse base de Menwith Hill au Royaume-Uni, la plus grande base de la NSA en dehors du territoire américain. Selon la version officielle, les Américains l’utilisent pour surveiller et pour échanger des données avec leur allié britannique.

Mais, selon les éléments présentés par Edward Snowden, les Etats-Uni auraient mené leurs opérations secrètes de «recherche et destruction» au Moyen-Orient depuis cette base, et notamment dans les pays où ni les Etats-Unis ni le Royaume-Uni ne mènent la guerre officiellement : au Yémen et au Pakistan. D’après les informations divulguées, la NSA aurait donné à ces missions des noms clés : GHOSTWOLF et GHOSTHUNTER.

En juillet 2016, l’administration Obama a déclaré qu’entre 64 et 116 civils avaient été tués lors de frappes réalisées hors de l’Afghanistan et de l’Irak dans les années 2009-2015, sans préciser les pays où ces frappes ont eu lieu. Toujours selon ces révélations, ces dernières auraient été effectuées au Yémen, au Pakistan et dans le Nord de l’Afrique depuis Menwith Hill. En outre, d’après certaines ONG, le nombre des victimes serait nettement plus important : entre 200 et 1 000 civils auraient perdu la vie.

Menwith Hill est une base située dans le Yorkshire et appartient à la Royal Air Force (RAF). Néanmoins, la NSA la gère directement depuis les années 1960. Face au mécontentement de la population locale concernant la présence des forces américaines sur leur sol, le gouvernement britannique ne cesse de répéter qu’il est parfaitement au courant de tout ce qu’il s’y passe. 

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