Lors de la célèbre émission politique Meet the press sur la chaîne américaine NBC, Bernie Sanders a dénoncé le mélange des genres et les liens qui existeraient entre Hillary Clinton et la Fondation Clinton, alors que les scandales se multiplient autour de la candidate démocrate à la présidence, au point de compromettre ses chances de victoire.
Le conseil appuyé distillé à Hillary Clinton pour qu'elle se distancie de la Fondation Clinton émanant de son malheureux rival lors de la primaire du Parti démocrate fait suite à la publication, le 4 septembre, d'une enquête publiée sur le site Politico. On y découvre qu'une partie substantielles des ressources de la Fondation Clinton provenait des contribuables américains par le biais du «Former Presidents Act», loi en vigueur depuis 1958 et qui a pour but de subvenir aux besoins des «anciens présidents» américains lors de la période de transition qui suit leur départ de la Maison Blanche.
En quittant la fonction suprôme en 2001, Bill Clinton avait sollicité l'octroi de 16 millions de dollars d'argent public, soit plus que tous les autres présidents partis avant lui. Mais là où le bât blesse, c'est qu'une partie de cette «allocation de départ» aurait été utilisée pour faire l'acquisition de matériel informatique, dont des serveurs pour la fondation Clinton.
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Une frontière floue entre deniers personnels et argent public
Les dernières critiques de Bernie Sanders viennent s'ajouter à une série d'accusations et de révélations visant la candidate démocrate et qui, par ricochet, rejaillissent sur l'ensemble du Parti. Selon la chaîne australienne ABC News, Hillary Clinton, alors qu'elle était secrétaire d'Etat, aurait significativement privilégié les donateurs de la Fondation. En contrepartie de leur contribution, ces derniers demandaient à la secrétaire d'Etat d'organiser des rencontres et de transmettre des messages en haut-lieu, afin d'influencer les prises de décisions de la Maison blanche.
L'un des courriers électroniques révélés dresse ainsi une liste d'invités proposés à l'appréciation d'Hillary Clinton lors d'un visite d'Etat du président chinois aux Etats-Unis en 2011. On y note un directeur de la banque suisse UBS, le président de Western Union, ainsi que Judith Robin, présidente de la fondation Rockefeller.
D'après le quotidien américain The New York Times, il apparaît en outre que la candidate démocrate – qui est parvenue à mener une campagne entière pour la primaire démocrate sans avoir accepté de tenir une seule conférence de presse, la dernière remontant à début décembre 2015 – propose tout un panel de prestations et de tarifs afin de lever des fonds. Pour la seule fin de ce mois d'août, Hillary Clinton aurait ainsi collecté quelque 50 millions de dollars pour sa campagne en participant à 22 événements en 14 jours, et en facturant son temps à 150 000 dollars de l'heure.
L'«Email gate» continue de poursuivre la candidate
Le 2 septembre dernier, le FBI rendait publics quelque 58 pages de documents relatifs à son enquête sur l'utilisation par Hillary Clinton d'une boîte de messagerie électronique privée pour transmettre des informations relevant de sa fonction de secrétaire d'Etat alors qu'elle était à la tête de la diplomatie américaine. La police fédérale avait ainsi relevé quelque 81 fils de mails contenant des informations classées confidentielles. Le FBI a toutefois annoncé son intention de ne pas poursuivre la candidate, se contentant de fustiger «une extrême négligence» de la part d'Hillary Clinton. Mais la publication de ces courriels fait peser de sérieuses menaces non seulement sur sa candidature mais aussi sur le Parti démocrate américain. Les mails rendus publics par le hacker Guccifer indiquent que la Fondation Clinton a été un instrument privilégié par Hillary Clinton dans sa lutte pour obtenir l'investiture du Parti démocrate. De nombreux documents contenaient notamment des instructions à destination des équipes de campagne d'Hillary Clinton afin de l'emporter contre Bernie Sanders.