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«Les Norvégiens croient en Dieu, en Allah» : le discours engagé du roi de Norvège (VIDEO)

S'exprimant lors d'une fête dans les jardins du palais royal d'Oslo, le monarque scandinave a salué la diversité de sa nation, soulignant que les musulmans, les homosexuels et les migrants contribuaient pleinement à l'identité de celle-ci.

«Mon plus grand espoir pour la Norvège est que [...] nous construisions ce pays sur plus de confiance, plus de solidarité et plus de générosité.» C'est en ces termes que le souverain de Norvège, Harald V, a parlé de l'avenir de son royaume, jeudi 1er septembre, lors d'un discours dans le cadre d'une garden party dans la capitale, Oslo.

Devant plus de 1 000 invités, le chef d'Etat a brisé la réserve politique habituellement associée à sa fonction, s'exprimant notamment en faveur de l'accueil des migrants et d'une plus grande tolérance à l'égard des minorités religieuses ou sexuelles. Le discours a été mis en ligne, sur YouTube, par la télévision publique norvégienne.

«Les Norvégiens sont aussi des immigrés originaires de l'Afghanistan, du Pakistan, de la Pologne, de la Suède, de la Somalie et de la Syrie», a martelé le roi, avant d'ajouter, laissant peu d'ambiguïté quant à son parti-pris en faveur de l'ouverture du pays aux migrants : «Notre "chez-soi" est là où notre cœur est. Il ne peut pas toujours se situer à l'intérieur des frontières d'un pays.»

Plus globalement, le suzerain a affirmé que les Norvégiens étaient notamment «des femmes qui aiment les femmes, des hommes qui aiment les hommes», mais aussi des personnes qui «croient en Dieu, en Allah, en tout et en rien».

Une critique indirecte de la politique migratoire norvégienne ?

Ce discours engagé s'inscrit quelque peu en porte-à-faux de la politique menée par le gouvernement actuel – du moins sur la question migratoire. Depuis 2013, le pays scandinave est dirigé par une coalition incluant le Parti conservateur de centre droit et le Parti du progrès, ouvertement anti-immigration.

Afin d'endiguer une crise migratoire sans précédent, le gouvernement a pris la décision, fin novembre 2015, d'instaurer des points de contrôle sur sa frontière avec la Suède ainsi qu'à l’arrivée de tous les ferries. Une politique semble-t-il efficace, puisque le nombre de demandeurs d'asile a chuté de 95% au début de l'année 2016.

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