«Nous n'avons pas pris la mesure du problème», admet Angela Merkel dans les colonnes du quotidien allemand Süddeutsche Zeitung. La chancelière allemande appelle par ailleurs l'Union européenne à plus de coopération avec la Turquie et à augmenter l'aide aux pays d'Afrique. L'Allemagne et les autres pays européens ont détourné le regard de la crise migratoire et ne se sont pas assez préoccupés des frontières extérieures de l'Union européenne, a-t-elle déploré, ajoutant même : «Nous n'avons pas abordé le problème de façon efficace.»
Le mea culpa intervient alors que le parti conservateur de la chancelière, la CDU, fait face à des échéances électorales particulièrement difficiles et que la cote de popularité de son plus illustre représentant est au plus bas. Un sondage publié le 28 août dernier montre même que 50% des Allemands seraient opposés à ce qu'elle exerce un quatrième mandat. Le pays a connu en juillet dernier une vague d'attaques qui l'a quelque peu déstabilisé et l'opinion publique en veut aux autorités d'avoir accueilli plus d'un million de migrants en un peu plus d'un an.
Angela Merkel n'a pas pour autant renié son bilan. Elle a appelé les politiciens allemands à la retenue et à ne pas participer au dénigrement des migrants. La chancelière s'est par ailleurs refusée à établir un lien entre vague migratoire et terrorisme : «C'est une erreur de penser que le terrorisme est arrivé en même temps que les réfugiés», a-t-elle martelé dans son interview au Süddeutsche Zeitung, précisant que : «le terrorisme était déjà ici sous de multiple formes».
Lire aussi : En Allemagne, plus de 300 extrémistes auraient infiltré l'armée