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L’armée turque tire sur les Kurdes qui refusent de reculer près de Jarablus en Syrie

Des militaires turcs ont ciblé des combattants des Unités de protection du peuple (YPG) près de la ville de Jarablus, en Syrie, rapporte l’agence de presse turque Anadolu, citant une source de sécurité. Les Unités auraient refusé de reculer.

Le groupe de combattants de l’YPG a été attaqué dans la soirée du 25 août après avoir été repéré par le renseignement turc. Plus tôt, Washington a assuré Ankara que les groupes kurdes soutenus par les Etats-Unis retireraient leurs forces de la région, comme l’avait demandé la Turquie.

«John Kerry a souligné que les forces de l’YPG reculaient à l’est de l’Euphrate», relaie Hurriyet Daily News, citant une source de sécurité après une conversation téléphonique entre le chef de diplomatie américaine et le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu qui a eu lieu dans la matinée du 25 août.

En parallèle, le vice-président américain Joe Biden, en visite à Ankara le 24 août, a promis de retirer le soutien des forces américaines aux combattants kurdes qui luttent contre les terroristes en Syrie s’ils ne suivaient pas la demande turque de rester à l’est de la rivière. «Ils ne peuvent pas, ne seront pas [soutenus] et en aucun cas n’obtiendront du soutien américain s’ils ne respectent pas cet engagement. Point barre !», a déclaré Joe Biden lors d’une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre turc Binali Yildirim.

La Turquie mène l’opération en Syrie depuis le 24 août après la pénétration du territoire syrien par ses troupes pour reprendre la ville frontalière de Jarablus à Daesh, qui la tient depuis juillet 2013. Justifiant cette incursion non autorisée par le gouvernement syrien, le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré que l’opération avait pour but d’arrêter des attaques fréquentes transfrontalières et «de repousser des groupes terroristes qui menacent constamment notre pays, tels que Daesh et le PYD [Parti de l’union démocratique]».

De son côté, Damas a dénoncé cette offensive comme une «violation flagrante de souveraineté» et l’YPG a qualifié l’opération turque d’«intervention hostile». «Son but principale est les Kurdes plutôt que Daesh», a déclaré un porte-parole de l’YPG, Redur Xelil.

A l’heure actuelle, au moins 20 chars turcs prennent part à l’opération en Syrie, et d’autres véhicules blindés doivent les rejoindre dans les jours à venir. Le 26 août, la Turquie a envoyé quatre nouveaux chars à Jarablus, a constaté un photographe de l'AFP à la frontière turco-syrienne. Le photographe a vu de nouveaux chars se diriger vers la frontière et a entendu des explosions en provenance de Jarablus, signe que les opérations se poursuivent.

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L’YPG est une aile armée du PYD, proche du Parti travailliste kurde considéré par Ankara comme une organisation terroriste. La Turquie mène une campagne militaire contre l’insurrection du PKK dans les régions kurdes du sud-est du pays suscitant les critiques de la part des groupes des droits de l’homme pour sa brutalité.