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Moscou s’inquiète de l’opération turque en Syrie

Le ministère russe des Affaires étrangères, redoutant une escalade du conflit dans la région, a exprimé son inquiétude face au lancement de l’opération turque en Syrie.

«Cette inquiétude est avant tout suscitée par la possibilité d’une escalade dans la zone de conflit, notamment compte tenu de dommages collatéraux parmi les civils et l’aggravation des dissensions ethniques entre Kurdes et Arabes», indique le communiqué sur le site du ministère russe des Affaires étrangères.

La Syrie, pour sa part, condamne l’opération turque en Syrie, la qualifiant de violation de la souveraineté du pays. «Ce qui se passe à Jarablus n’est pas une lutte contre le terrorisme, comme l’affirme la Turquie, c’est plutôt le remplacement d’un type de terrorisme par un autre», selon une source du ministère syrien des Affaires étrangères citée par l’agence de presse syrienne SANA.

Opération turque en Syrie avec le soutien de la coalition menée par les USA

Le matin du 24 août, la Turquie a envoyé ses forces spéciales et 12 chars pour saisir la ville syrienne de Jarablus, aux mains de Daesh depuis juillet 2013. Le 25 ont suivi dix chars supplémentaires. Depuis deux jours, l’artillerie turque frappe des cibles en Syrie et des avions de combat turcs fournissent un soutien aérien aux troupes terrestres.

L’opération est aussi soutenue par des avions de combat A-10S et F-16 de la coalition dirigée par les Etats-Unis. Des drones américains partis de la base américaine d’Incirlik, en Turquie, assistent également l’opération en effectuant des missions de surveillance dans la zone de combat, a révélé le Wall Street Journal, qui cite des responsables américains. Des conseillers militaires américains à la frontière turco-syrienne aideraient pour leur part à mener une offensive.

Pourquoi la Turquie est-elle intervenue en Syrie ?

Cette opération turque en Syrie a lieu quelques jours après un attentat qui a fait plus de 50 morts dans la ville de Gaziantep, en Turquie. Si l'Etat islamique n'a pas revendiqué cette attaque, le président turc Recep Tayyip Erodgan a déclaré que celle-ci portait la signature de l'organisation djihadiste. Le 22 août, le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, a déclaré sa volonté d’éradiquer Daesh des environs de la frontière turque. «Notre frontière doit entièrement être nettoyée de Daesh. C’est le droit le plus naturel [de la Turquie] de combattre cette organisation terroriste sur [son] territoire et à l'étranger», a-t-il martelé lors d'une conférence.

Une autre raison principale pour laquelle Ankara a décidé de prendre à cette opération est, selon le communiqué du Premier ministre turc, la volonté d’empêcher les Kurdes de prendre contrôle de cette localité et «d’ouvrir un corridor pour les rebelles modérés».