«Les forces armées turques et les forces aériennes de la coalition internationale menée par les Etats-Unis ont lancé une opération militaire visant à nettoyer le district de Jarablus, dans la province d'Alep, de l'organisation terroriste Daesh», lit-on dans un communiqué du bureau de Binali Yildirim.
L'agence de presse progouvernemntale Anadolu a précisé que l'opération avait commencé à 4h (heure locale) et avait pour but de «renforcer la sécurité à la frontière et de préserver l'intégrité territoriale de la Syrie».
Selon plusieurs agences, plus tard dans la matinée, 12 chars turcs ont traversé la frontière pour participer à des combats.
Selon le communiqué, le 23 août, la Turquie s'était dite prête à soutenir une opération pour chasser les terroristes de Daesh de la ville de Jarablus après avoir vu Kilis, ville turque à la frontière avec la Syrie, être frappée par des tirs de mortiers et des roquettes.
L’une des raisons principales, pour lesquelles Ankara a décidé de prendre à cette opération est, selon le communiqué, la volonté d’empêcher les Kurdes de prendre contrôle de cette localité et «d’ouvrir un corridor pour les rebelles modérés».
Les Kurdes syriens qualifient l’opération turque d’«occupation»
Les forces kurdes, soutenues par la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis annoncent leur intention de combattre les troupes turques présentes sur le sol syrien.
«L’opération menée par la Turquie est une occupation d’un pays tiers. Il est évident que nous y sommes opposés. Nos responsables vont en tirer les conséquences», a déclaré le porte-parole du PYD, Abdessalam Ali.
Damas a aussi de son côté condamné l'intervention turque en Syrie.
Damas «condamne le franchissement de la frontière turco-syrienne par des chars et des blindés turcs en direction de la ville de Jarablus avec une couverture aérienne de la coalition menée par Washington, et considère qu'il s'agit d'une violation flagrante de sa souveraineté», selon le communiqué de Damas.
«La Syrie réclame la fin de cette agression», précise le texte.
La position d'Ankara concernant le gouvernement de Damas a évolué après des frappes opérées par les forces syriennes sur les positions kurdes dans la nuit du 19 au 20 août.
«C'est une situation nouvelle» et «il est clair que Damas a compris que la structure que les Kurdes tentaient de former dans le nord [de la Syrie] commençait à devenir aussi une menace pour la Syrie», avait déclaré Binali Yildirim le 20 août.
Binali Yildirim avait même ajouté que la Turquie souhaitait être «plus active» sur la crise syrienne dans les six prochains mois parce que le «bain de sang d[evait] cesser».
Le président Bachar el-Assad «est l'un des acteurs aujourd'hui», avait-t-il poursuivi.
La ville de Jarablus est l'un des derniers fiefs importants des djihadistes de l’Etat islamique. Une offensive contre elle avait été préparée depuis plusieurs semaines. Les milices soutenues par Ankara, telles que Failaq al Sham, Sultan Murad, Ahrar al-Sham et Jabha al Shamiya, se trouvaient dans la ville de Qarqamich, en Turquie, pour s’y préparer et éviter que Jerablus ne passe des mains de Daesh à celles des troupes Kurdes. Selon l’équipe de RT Arabic, au moins 700 combattants auraient été prêts à se lancer dans la bataille pour la ville.
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