Le message posté par l'imam de Florence, Izzedin Elzir, réagissait à la décision des villes françaises de Cannes et de Nice d'interdire le burqini sur leurs plages. Il a été partagé près de 2 700 fois.
Le lendemain de la publication de son poste, ce dernier a eu la surprise que son compte Facebook avait été bloqué.
«C'est incompréhensible. Je dois leur envoyer un document d'identité pour que le compte soit réactivé. Ils voulaient s'assurer que j'étais bien le propriétaire du compte. C'est une procédure très étrange», s'est-il indigné dans les colonnes du quotidien La Repubblica.
Vendredi 19 août, le compte Facebook de l'imam a été finalement réactivé. L'homme a indiqué qu'il espérait qu'il n'avait pas été bloqué en raison de la photo des religieuses catholiques marchant le long de la plage.
Il a également noté que le burqini était devenu à la mode chez les femmes musulmanes au cours des dernières années et a regretté que «certains hommes politiques en France, au lieu de répondre aux besoins politiques et économiques de leurs concitoyens, se concentrent sur la façon de s'habiller des musulmans».
En ligne, de nombreux interautes sont intervenus pour manifester leur soutien à l'imam et décrivant l'interdiction comme «une arme psychologique contre les musulmans».
Cependant, d'autres ont exprimé leur désaccord, appelant à «ne pas confondre les deux situations qui sont différentes car, d'un côté, il y a des femmes qui ont "choisi" un mode de vie religieux avec les règles vestimentaires que cela implique et de l'autre, des femmes qui sont "obligées" de se couvrir l'intégralité du corps».
Ce n'est pas la première fois que la question du burqini fait le bonheur des médias cette semaine. Le 18 août, le politicien autrichien Ahmet Demir avait provoqué un tollé après avoir publié une photo de deux religieuses, plaisantant sur le fait qu'elles étaient «des femmes opprimées».
Plus tard, il a présenté ses excuses au bas de son post, tout en défendant le fait qu'il voulait transmettre le message selon lequel «chaque femme devrait être en mesure de porter ce qu'elle souhaite».
Le 16 août, le ministre italien de l'Intérieur Angelino Alfano a déclaré au quotidien Corriere Della Serra que l'Italie ne suivrait pas l'exemple de la France en interdisant le burqini, mais qu'elle renforcerait la réglementation sur l'exercice des imams et le fonctionnement des mosquées.