«Le mur de la honte». C'est en ces termes que Tewfik Abdelabri, journaliste pour le site Tout Sur l'Algérie (TSA) qualifie le mur en béton qui parcourra la frontière entre les deux voisins du Maghreb sur 100 kilomètres.
Le mur, dont la construction a été amorcée puisque des photos révélées par le site d'information marocain Yabiladi ont permis de constater que des grues étaient déjà à l'oeuvre, ne fait visiblement pas l'unanimité dans la presse algérienne.
Balayant les justifications officielles qui affirment que ce mur est nécessaire pour assurer la sécurité et stopper les trafics frontaliers de drogue, de carburant et de denrées alimentaires, TSA estime qu'il s'agit d'une «fausse solution».
Si le média reconnaît que le mur pourra de facto limiter certains trafics, cela ne fera à son sens, que déplacer les problèmes sur les frontières maritimes et stimuler la créativité des trafiquants pour trouver des alternatives. Les problèmes seront donc non seulement toujours présents, mais assortis en outre d'une note salée pour le contribuable.
Le journaliste ne mâche pas ses mots pour conclure sur ce qu'il pense du projet : pour lui, «ces murs traduisent l’incapacité des deux pays à dialoguer et à rétablir leurs relations politiques», ainsi que leur échec dans le réglement du fonds des problèmes de leurs sociétés.