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Un homme politique autrichien compare habit des nonnes et burqa et fait scandale

Ahmet Demir, membre des Verts autrichiens officiant dans le Tyrol a déclenché une vive polémique. Il a publié une photo de deux nonnes sur son compte Facebook les qualifiant de «femmes oppressées», référence à la polémique sur la burqa.

Ahmet Demir, homme politique autrichien appartenant à la formation des Verts avait décidé de prendre part à la polémique sur la burqa à sa manière. Il a publié une photographie sur les réseaux sociaux montrant deux nonnes qu’il a qualifié de «femmes oppressées» portant des burqas. Une blague évidemment pleine de sarcasme.

Devant la fronde qu’il a déclenché, il a retiré sa publication et s’est excusé auprès de tous ceux qu’il aurait pu blesser. Mais il a tenu à se défendre. Dans un second message posté sur Facebook, il a affirmé que «chaque femme devrait avoir le droit de se vêtir comme elle le souhaite du moment qu’elle en fait le choix».

France-Autriche mêmes polémiques

Cette controverse intervient alors que dans l’hexagone la question du burkini s’est transformée en affaire d’Etat depuis que le Premier ministre en personne a pris la parole. Il a défendu les maires des communes qui ont emboîté le pas à Cannes et ont interdit la version aquatique de la burqa. Du côté de l’Autriche, le vêtement islamique provoque également son lot de commentaires. C’est donc sans surprise que de la publication d’Ahmet Demir a fait réagir.

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En plus de nombreuses réactions négatives sur les réseaux sociaux, Reinhold Lopatka, membre du parti anti-immigration OeVP, s’est exprimé auprès du Tiroler Tageszeitung : «Le niqab et la burqa prônent l'intolérance et l’oppression des femmes tandis que les habits des nonnes sont le symbole du choix d’une vie spirituelle dans une communauté choisie.»

Autorisation ? Interdiction partielle ? Prohibition ?

Récemment, le ministre des Affaires étrangères autrichien, Sebastian Kurz, s’exprimait dans les colonnes de l’Oesterreich. Il qualifiait la burqa de «frein à l’intégration».

Wolfgang Sobotka, son homologue à l’Intérieur, envisage une interdiction partielle qui concernerait par exemple «la conduite» ou «les manifestations». Mais il s’est déclaré opposé à une prohibition totale.

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A l’inverse de Norbert Hofer, candidat à l’élection présidentielle du parti anti-immigration FPÖ, qui juge «utile» l’interdiction de la burqa. Ce dernier affrontera à nouveau son adversaire des Verts, Alexander Van der Bellen, en date du 2 octobre prochain. La première élection qui avait vu la victoire à l’arrachée des écologistes a été invalidée pour cause d’irrégularités.