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Rétablissement de la peine de mort en Turquie : le Premier ministre fait machine arrière

Alors qu’il avait évoqué à plusieurs reprises la possibilité d'exécuter certains «responsables» du coup d’Etat manqué de la nuit du 15 juillet, le Premier ministre turc Binali Yildirim souhaite maintenant des procès «impartiaux» et «équitables».

A peine deux jours après la tentative de coup d’Etat qui a secoué le pays dans la nuit du 15 au 16 juillet, le président turc Recep Tayyip Erdogan évoquait déjà un rétablissement de la peine de mort pour les «coupables». Dans la foulée, son Premier ministre Binali Yildirim lui avait emboîté le pas. Mais les dernières déclarations de ce dernier montrent un changement de position de l'exécutif turc. Le 16 août, Binali Yildirim a par exemple affirmé qu’un procès «équitable» serait plus «sévère» que la mort pour les putschistes.

La Turquie a aboli la peine de mort en 2004, dans le cadre de son processus pour rejoindre l’Union européenne.

Bras de fer avec Bruxelles

Le gouvernement turc a-t-il cédé sous la pression de Bruxelles ? Difficile de répondre, mais plusieurs responsables européens ont dénoncé publiquement ce qu’ils considèrent comme une dérive sécuritaire.

«La démocratie et l'Etat de droit en Turquie ont besoin d'être protégés pour le bien de ce pays», a ainsi déclaré le 18 juillet la responsable de la diplomatie européenne, Federica Mogherini. Elle avait fermement rappelé qu’aucun pays ne pouvait adhérer à l'UE s'il introduisait la peine de mort.

Depuis le 16 juillet, les autorités turques ont arrêté environ 20 000 personnes qu’elles soupçonnent d’avoir participé au coup d’Etat. Binali Yildirim, qui s’exprimait devant des membres de l’AKP, son parti, a cependant rappelé que son pays ne renoncerait pas à «s’occuper» des «responsables». «Nous les amènerons devant la justice», a-t-il promis.