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Pour Sergueï Lavrov, les trêves en Syrie ont surtout permis aux terroristes d'accroître leurs forces

En conférence de presse avec son homologue allemand, le chef de la diplomatie russe s'est opposé à la mise en place de trêves à Alep, et a souligné la volonté de Moscou de ne pas attiser les tensions en Crimée ni en Europe de l'Est.

«Les trêves [en Syrie] ont eu pour conséquence un répit insignifiant en matière humanitaire, pendant que les terroristes ont ajouté 7 000 personnes à leurs rangs, sans parler des importantes quantités d'armes et de munitions qu'ils ont reçues» a regretté le ministre des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov, lors d'une conférence de presse lundi 15 juillet avec son homologue allemand, Frank-Walter Steinmeier.

Ce dernier a pressé la Russie d'accepter un cessez-le-feu de longue durée dans la ville syrienne d'Alep, où s'affrontent les rebelles et les forces loyalistes soutenues par Moscou – une idée rejetée par Sergueï Lavrov.

Selon le chef de la diplomatie russe, les trêves, telles que celles qui ont été négociées jusqu'à présent, peuvent en effet aider les groupes terroristes impliqués dans le conflit à mettre la main sur de nouveaux armements, déguisés en aide humanitaire, et à rallier de nouveaux membres.

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La Russie prête à fournir des preuves des incursions ukrainiennes en Crimée

La Crimée était également au menu de la réunion des deux ministres, qui s'est tenue dans l'Université fédérale de l'Oural, à Iekaterinbourg (Russie).

Alors que les tensions se sont vivement accrues ces derniers jours autour de la Crimée, Sergueï Lavrov s'est montré confiant quant au maintien du dialogue entre la Russie et l'Ukraine : «Je ne pense pas que nous nous trouvions dans une situation où l'un de nous aurait intérêt à rompre les liens diplomatiques. Il s'agirait d'une mesure extrême.»

En outre, le chef de la diplomatie russe a assuré que Moscou pouvait fournir des preuves concernant l'implication des services spéciaux ukrainiens dans le sabotage d'infrastructures en Crimée, actions dont Kiev dément toute responsabilité.

«L'OTAN ne veut pas rétablir ses relations avec la Russie»

Enfin, le ministre des Affaires étrangères russes a regretté que les relations russo-germaniques se trouvent au plus bas depuis la réunification de l'Allemagne, en raison notamment de la politique d'expansion vers l'est de l'OTAN qui, selon lui, exacerbe les divisions au sein du continent européen.

«Le Conseil OTAN-Russie est gelé. [...] L'OTAN ne veut pas discuter d'un rétablissement des relations», a affirmé le membre du gouvernement russe, tout en insistant sur le fait que Moscou était prêt à restaurer le dialogue avec l'organisation militaire atlantique.

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