International

Nigeria : l'armée veut interroger des journalistes après la diffusion d'une vidéo par Boko Haram

Trois journalistes nigérians, dont l'un a prétendu avoir reçu personnellement la dernière vidéo de Boko Haram dans laquelle apparaissent les jeunes filles enlevées il y a deux ans, sont activement recherchés par les autorités du pays.

L'armée du Nigéria a fait savoir qu'elle souhaitait interroger trois journalistes après la publication, dimanche 14 août, d'une nouvelle vidéo du groupe terroriste Boko Haram, dans laquelle sont présentées les lycéennes capturées dans la ville de Chibok il y a plus de deux ans.

Les trois hommes recherchés – Ahmed Salkida, Ahmed U Bolori et Aisha Wakil – sont accusés par les autorités nigérianes d'entretenir des liens avec la secte islamiste liée à Daesh. Le premier avait affirmé avoir visionné la dernière vidéo de Boko Haram quelques heures avant que celui-ci ne la diffuse, assurant que le document lui avait été envoyé par les terroristes de «manière exclusive».

Lors d'une conférence de presse dimanche, le colonel Sani Kukasheka Usman, responsable de la communication de l'armée, a affirmé qu'il ne faisait aucun doute que les journalistes entretenaient des relations avec la secte meurtrière. «Ils doivent donc se présenter [à l'armée] et nous dire où le groupe détient les filles de Chibok et les autres personnes capturées, afin que nous puissions les secourir», a précisé le haut gradé nigérian.

Peu avant, Boko Haram avait diffusé une vidéo de jeunes filles décrites comme les lycéennes enlevées en avril 2014 à Chibok, dans le nord-est du Nigeria, et avait exigé la libération de leurs combattants emprisonnés par les autorités.

L'un des porte-paroles de mouvement «Bring Back Our Girls», qui lutte pour la libération des adolescentes, avait fait savoir qu'une dizaine d'entre elles avaient été reconnues dans cette nouvelle vidéo.

Lire aussi : Nigeria : qui sont les djihadistes de Boko Haram ?

276 filles enlevées par Boko Haram en 2014

L'enlèvement de 276 jeunes Nigérianes avait eu lieu le 14 avril 2014, dans le lycée public pour filles de Chibok. Le drame, sans précédent dans le pays, avait provoqué l'indignation dans le monde entier. Dans les heures suivant leur kidnapping, 57 des lycéennes étaient parvenues à s'enfuir.

Un mois plus tard, le groupe Boko Haram avait diffusé une première vidéo dans laquelle apparaissaient leurs captives.

Lire aussi : Nigeria : 5 000 otages libérés des mains de Boko Haram, selon l'armée