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Syrie : un véritable attirail de torture découvert dans la ville de Manbij libérée des djihadistes

Après avoir libéré la ville de Manbij, les Forces démocratiques syriennes ont découvert des chaînes et des bâtons en métal ayant vraisemblablement servi à châtier les femmes qui ont refusé de se voiler totalement le visage et continué à se maquiller.

A Manbij, dans le nord de la Syrie, l'alliance de troupes arabo-kurdes soutenues par les Etats-Unis, se présentant sous le nom de Forces démocratiques syriennes (FDS), ont visité le siège de la «police religieuse» de Daesh, où les femmes ayant refusé de se soumettre aux préceptes radicaux du groupe, étaient torturées et battues avec des bâtons et des chaînes en métal. 

Les FDS ont posté une vidéo de l'attirail de torture qu'elles ont découvert à l'intérieur du bâtiment, après avoir vaincu les combattants de l'Etat islamique (EI) dans ce qui fut l'un de leur bastion à proximité de la frontière turque, dans le nord de la Syrie.

Avant l'intervention des FDS, les hommes membres de la police religieuse, «Hasba», épiaient les moindres faits et gestes de la population locale, notamment des femmes. Ces dernières étaient amenées au siège de la «Hasba», où elles étaient torturées si elles ne respectaient pas à la lettre les préceptes de la charia. 

«Ils amenaient à la Hasba tous ceux qui étaient à leurs yeux coupables d'avoir enfreint les règles [de la charia]. Cela pouvait être les hommes qui portaient des pantalons serrés ou des femmes n'ayant pas le visage entièrement couvert», a déclaré un membre des FDS. 

«Nous avons trouvé des appareils de torture, comme une chaîne ou des tuyaux en métal que les membres de la police religieuse utilisaient pour frapper les prisonniers», a-t-il ajouté.

Selon les témoignages des soldats des FDS, les membres de Daesh retenaient leurs prisonniers durant deux jours avant de les transférer ailleurs. Cependant, s'ils avaient assez d'argent, les prisonniers étaient relâchés immédiatement après avoir été dépouillés de leurs biens.

Une autre pièce située à l'intérieur de la prison comprenait une télévision où les prisonniers étaient obligés de visionner des vidéos de propagande l'EI dans le but d'être endoctrinés.

Les documents laissés par les djihadistes montrent que le propriétaire d'un magasin et une femme ont été arrêtés parce que cette dernière avait découvert son visage à côté de lui.

«Il y avait cette femme, qui portait du maquillage dans sa boutique. Pour cette raison, elle a été arrêtée. Lorsqu'ils [les membres de la police religieuse] lui ont demandé ses papiers, elle a refusé de les leur présenter. Elle et son mari ont alors été arrêtés». 

Le 12 août, les FDS ont lancé l'assaut final sur la ville de Manbij, pour en expulser les djihadistes de l'EI qui, pour se défendre, ont utilisé près de 2 000 habitants comme boucliers humains, qu'ils ont pris en otage, avant de prendre la fuite et quitter la ville.