Israël n'apprécie guère que l'Union européenne (UE) finance la construction de bâtiments dans les territoires palestiniens colonisés, et l'a fait savoir, mardi 9 août, en détruisant trois refuges qui avaient été construits avec le soutien de l'organisation internationale.
Ces maisons faisaient partie du village d'Umm el-Kheir, dans la zone C de la Cisjordanie (sous contrôle total de Tsahal), et ont été démolies en même temps que deux autres bâtiments, au motif qu'elles ne bénéficiaient pas de permis de construire délivré par les autorités israéliennes.
27 personnes, dont 16 mineurs, ont perdu leur abri dans cette opération, selon l'organisation israélienne de défense des droits de l'Homme B’Tselem, qui a condamnée celle-ci. «[Le] gouvernement israélien continue sa politique de destruction des villages palestiniens en faveur de l’expansion des colonies [juives], une politique qui a attiré la critique internationale» a regretté l'association.
Le groupe pro-implantation Regavim, à l'inverse, s'est félicité dans un communiqué de l'aboutissement de plusieurs années «de lobbying contre la construction illégale rampante de l’UE dans la zone C au mépris total du droit international».
Cette opération de destruction des foyers palestiniens est loin d'être inédite : selon une déclaration du 27 juillet de l'ambassadeur de l'UE en Israël, Lars Faaborg-Andersen, 91 maisons construites avec l'aide des institutions européennes ont été anéanties durant les six premiers mois de 2016.
Au cours des deux dernières années, l'UE a investi 21 millions d'euros dans des projets de développement dans les territoires palestiniens, contribuant notamment au financement de constructions dans les zones colonisées. Un soutien économique que Lars Faaborg-Andersen, au nom de l'UE, s'est engagé à perpétuer il y a deux semaines, au risque de froisser Tel Aviv.