«Nous sommes le fer de lance, le bouclier» qui protège Israël. Ainsi s'exprime Ezri Tubi, un porte-parole des colons israéliens de Yitzhar, en Cisjordanie. Pour ce colon, l'implantation de nouvelles colonies dans la région est nécessaire autant que légitime. Interrogé sur le comportement des nouveaux arrivants, à la lumière de l'attaque de Douma, où des extrémistes juifs avaient mis le feu à une maison palestinienne, tuant un bébé de 18 mois et son père, le porte-parole se défend. Selon Tubi, l'attaque de Douma n'a le soutien d'aucun colon, même s'il ne nie pas qu'il existe des radicaux parmi les citoyens israéliens.
En savoir plus : Le père du bébé palestinien brûlé vif succombe à ses blessures
Les plus radicaux des colons, d'après Tubi, n'iraient jamais plus loin que «crever les pneux» des véhicules palestiniens ou d'autres petits actes de vandalisme. Le porte-parole des colons de Cisjordanie avoue regretter la manière dont la communauté internationale a démonisé la colonisation en condamnant tous les colons en lieu et place de quelques «extrémistes juifs».
Malgré l'indignation de la communauté internationale, l'expansion des colonies israéliennes dans les territoires palestiniens ne s'est pas ralentie. La construction des 300 nouveaux logements avait été annoncée quelques jours avant l'attaque de Douma et bénéficie d'un fonds additionnel de 90 millions de dollars (82 millions d'euros) du gouvernement.
La mise en place de ces nouvelles colonies a provoqué une nouvelle fois la colère des populations palestiniennes. 18 maisons ont été rasées, sans sommation de la part des autorités israéliennes. Un acte justifié par Jérusalem qui affirme que ces structures étaient «illégales» car érigées sans permis de construire officiel. Une explication qui ne satisfait guère une communauté internationale qui juge illégitime la destruction au bulldozer des habitations palestiniennes. Même à Washington, on évoque de «profondes inquiétudes».
En 2014, Israël avait démoli 601 logements palestiniens et déplacé 1 215 personnes pour permettre l'installation de nouveaux colons israéliens. Au moment où il annonçait vouloir combattre «la haine et le fanatisme», côté israélien comme palestinien, le Premier ministre Benjamin Netanyahu faisait part de son intention de construire 500 nouveaux logements à Jérusalem-Est, que la Palestine souhaitait ériger comme capitale une fois un statut quo trouvé entre les deux nations.