«La plupart des athlètes [paralympiques], exclus pour l'instant de participation [aux Jeux de Rio], sont totalement "clean". Leurs échantillons ont été testés sous différentes conditions, selon de nombreux paramètres, et plus d'une fois» a déclaré lundi 8 août le président du Comité paralympique de Russie, Vladimir Lukin.
Le responsable russe s'est indigné de l'exclusion de son pays des Jeux paralympiques de septembre, annoncée la veille par le Comité international paralympique (CIP), et a qualifié cette décision «d'atteinte grave aux droits de l'Homme». Il s'est également déclaré prêt à prouver que l'équipe paralympique de Russie avait rempli toutes les conditions anti-dopages pour participer à la compétition sportive.
Dans l'après-midi du dimanche 7 août, le président du CIP, Philip Carven, a annoncé que la totalité des athlètes handicapés russes ne participerait pas aux Jeux paralympiques de Rio, confirmant une information dévoilée par le journal britannique The Observer un peu plus tôt. La décision se fonde sur le rapport du juriste canadien Richard McLaren pour le compte de l'Agence mondiale antidopage (AMA), qui dénombre 35 cas de dopage parmi les sportifs russes ayant participé à des disciplines paralympiques entre 2012 et 2015.
La Russie entend faire appel contre la décision du CIP
L'annonce de la suspension des paralympiens russes avait aussitôt suscité la réaction du ministre du Sport Vitali Moutko, pour qui celle-ci «dépasse l'entendement». La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, avait également déclaré que cette décision allait à l'encontre des principes fondamentaux des droits de l'Homme sur lesquels la société moderne est bâtie.
Les autorités russes, en outre, ont annoncé hier qu'elles feraient appel auprès du Tribunal arbitral du sport afin de contester la suspension de l'équipe paralympique.
La décision du CIP contraste avec celle du Comité international olympique (CIO), qui a préféré autoriser 271 sportifs russes blanchis de toute accusation de dopage à participer aux Jeux olympiques «classiques», plutôt que d'exclure l'ensemble de l'équipe.
Un rapport de l'AMA antidopage contesté
Le rapport publié par l'AMA, qui accuse l'Etat russe d'avoir mis en place un système de dopage généralisé, se base notamment sur le témoignage de l'ancien chef du laboratoire anti-dopage de Moscou, Grigori Rodchenkov, qui a fui aux Etats-Unis peu après que l'affaire eut éclaté.
Il a entres autres prétendu, sans apporter de preuve, que des dizaines d’athlètes russes avaient fait partie d’un programme gouvernemental de dopage mis en place lors des Jeux olympiques d’hiver de 2014 à Sotchi.
Le journal The Australian, notamment, a contesté les conclusions du rapport accablant la Russie, accusant en retour l'AMA d'avoir exagéré les cas de dopage. Le média australien affirme, en se basant sur le témoignage d’un responsable de l’industrie du sport, que l'AMA aurait appuyé ses décisions sur des informations «détruites, dissimulées ou altérées» concernant environ 170 athlètes russes.