Le Premier ministre Nikola Gruevski lui-même a assisté à cette manifestation, en déclarant aux participants qu’il n’accèderait pas aux demandes de ses adversaires de démissionner et a répondu en accusant ses adversaires de corruption et d’être soutenus par des services de renseignement étrangers.
«On ne se replie pas ! On ne se rend pas ! La Macédoine est forte et la Macédoine remportera la victoire ! Nous remporterons la victoire !», a dit Gruevski, alors que la foule venue en masse encourageait son leader.
«Nous n’abandonnerons pas, nous soutenons le gouvernement et le Premier ministre dans sa défense du pays de l’ennemi extérieur», s’est exclamé un partisan du gouvernement.
Cette manifestation a été organisée en réponse aux rassemblements de l’opposition qui se sont déroulés samedi et dimanche quand des dizaines de milliers de Macédoniens se sont mobilisés pour exprimer leur désaccord avec le gouvernement.
En savoir plus : Une massive manifestation de l’opposition se déroule à Skopje
Les participants ont réclamé la démission de l’ensemble du gouvernement à la suite de scandales de mises sur écoute, révélés en début d’année et qui semblent être le signe d’importants abus de pouvoir commis par les membres du gouvernement.
Le Parlement européen a invité Gruevski ainsi que l’opposant Zaev à Strasbourg mardi pour tenir des négociations sur la résolution de la crise dans le pays. Mais selon les commentaires anonymes d’un parlementaire à Deutsche Welle, l’optimisme n’est pas de mise quant à la résolution rapide du conflit. Deux tours de négociations ont déjà eu lieu, mais ont échoué à sortir le pays de l’impasse politique.
D’après de nombreux experts, la situation délicate dans laquelle se trouve le pays est liée au projet de gazoduc russe Turkish Stream qui devait traverser le territoire macédonien, ce qui contrevient aux intérêts américains. Les Etats-Unis ne veulent pas que la Russie construise un nouveau gazoduc pour alimenter l’Europe en place du gazoduc actuel qui traverse le territoire de l’Ukraine qui pour le moment est en guerre civile avec les forces gouvernementales dans le Donbass.
La côté russe s’est déjà inquiété de la situation instable en Macédoine, en disant que cette instabilité a été organisée et pourrait avoir un lien avec le soutien macédonien à la Russie.
Ces tensions politiques en Macédoine ont été réveillées par les événements de Kumanovo, quand 22 personnes ont été tuées au cours des affrontements entre les agents de police et le groupe terroriste albanais qui essayait de s’infiltrer sur le territoire du pays en vue d’organiser des attentats contre le gouvernement.
En savoir plus : Bilan des tensions en Macédoine : 22 personnes tuées, 30 accusées de terrorisme
Le conflit ethnique qui a vu s’affronter Macédoniens slaves et Albanais se déroule depuis 2001 alors que le pays se trouvait au bord de la guerre civile. Les rebelles armés demandaient plus de droits pour la minorité albanaise qui représente environ un quart de la population albanaise.