Une massive manifestation de l’opposition se déroule à Skopje
Les rues de la capitale macédonienne accueillent des dizaines de milliers de personnes qui se sont rassemblées pour tenir la manifestation la plus importante jamais vue en Macédoine contre le gouvernement actuel.
Cette manifestation est l’aboutissement de mois de querelle entre le Premier ministre Nikola Gruevski et ses adversaires de centre-gauche qui ont déjà déclenché des affrontements dans les rues de la capitale.
Skopje. Now. #protestiram#Macedoniapic.twitter.com/paBGaqNLLx
— Ougartchinska (@Roumi_O) 17 Mai 2015
Les manifestants réclament la démission de l’ensemble du gouvernement suite à des scandales de mise sur écoute, révélés en début d’année et qui semblent être le signe d’importants abus de pouvoir commis par les membres du gouvernement. En outre, les opposants accusent les autorités d’avoir organisé, le weekend dernier une opération policière dans la ville de Koumanovo, à 40 km de la capitale Skopje – qui s’est soldée par 22 morts, dont huit policiers – en vue de détourner l’attention du public des scandales de corruption qui ont secoué le gouvernement ces derniers mois.
#Macedonia#Skopje MT @VincentTriest: PM #Gruevski is surrounded by protestors. #protestiram#протестирамpic.twitter.com/CtmyB3iM38
— tanja malle (@scharlatanja) 17 Mai 2015
Mais sur la chaîne de télévision pro-gouvernementale Sitel, Gruevski a déclaré qu’il «n’avait pas l’intention de quitter son poste ou d’accepter un gouvernement transitoire». Les autorités macédoniennes ont fait savoir qu’un service de renseignement étranger effectuait les écoutes et que l’opération policière à Koumanovo visait des membres d’un groupe terroriste albanais qui essayait de s’infiltrer sur le territoire du pays en vue d’organiser des attentats contre le gouvernement.
En savoir plus : Bilan des tensions en Macédoine : 22 personnes tuées, 30 accusées de terrorisme
Nikola Gruevski, chef du gouvernement depuis 2006, et son parti (VMRO-DPMNE) ont été reconduits au pouvoir pour un mandat de quatre ans lors des législatives anticipées d'avril dernier.
Néanmoins, depuis, l'opposition refuse de participer aux travaux du Parlement et dénonce des «fraudes» commises durant le scrutin.
L'influence étrangère?
Tous ces événements ont commencé à se dérouler au moment où la Russie est en train de négocier son projet de gazoduc Balkan Stream avec les pays des Balkans, le successeur de South Stream qui a été abandonné par la Bulgarie après une visite à Sofia du sénateur américain John Mc Cain. Le nouveau gazoduc qui est envisagé comme l’expansion de Turkish Stream devrait transporter le gaz russe à travers la Macédoine ce qui contrevient aux intérêts américains.
@StirringTrouble US/EU prevented South Stream, now they want to undermine Turkish Stream toward Europe. It's all.
— Adadjo (@AdadjoBajofondo) 17 Mai 2015
Et si d’aventure la Macédoine devait plonger dans le chaos, et son gouvernement sera démissionner illégalement, Balkan Stream sera lui aussi abandonné et ne sera construit jamais.
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a déjà exprimé les inquiétudes de Moscou concernant la stabilité de la Macédoine et de toute la région des Balkans et a souligné que ces événements avaient été planifiés à l’avance et pouvaient être lié au soutien macédonien de la Russie.
“@RT_com: Macedonia terrorist raid may be linked to country's support of Russia – Lavrov http://t.co/4XftslEocrpic.twitter.com/wTc61DWFrX”
— Camilo Gonzaalez (@GonzaalezCamilo) 16 Mai 2015
«Nous pensons que ces événements reflètent la situation instable dans le pays et dans les Balkans… c’est la mise en œuvre d’attentats bien préparés, planifiés et exécutés», a souligné Sergueï Lavrov.