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Moscou et Assange rejettent les accusions de piratage du camp Clinton, pure rhéthorique électorale

Les titres des médias américains accusant – sans preuve – la Russie d’être responsable de la fuite des emails des démocrates sont de plus en plus frénétiques. Assange conteste ces spéculations, et Moscou n’y voit qu’une attitude très américaine.

Pour accuser la Russie du piratage des mails du Parti démocrate les médias américains ont trouvé des titres accrocheurs : «Le renseignement russe a piraté des emails du DNC (la direction du Parti démocrate)» (NBC), «Le présumé piratage russe du DNC grandit» (Yahoo News), «Toutes les signes montrent que la Russie est derrière le piratage du DNC» (Motherboard), «Des preuves qui lient le hacker des emails du DNC à la Russie s’accumulent» (The Hill), et «Ce que nous savons sur le rôle de la Russie dans le piratage du DNC» (Politifact).

Pourtant, aucune preuve réelle n’a été présentée. Les journalistes s’appuyent sur des insinuations très vagues mais assurant, par exemple, qu’«il semble être largement reconnu parmi les experts en cyber sécurité et spécialistes» (Politfact) que la Russie était d’une certaine manière responsable.

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D’autres «experts» ont usé, comme preuve de l’implication russe dans le piratage, du fait que le fondateur du site WikiLeaks Julian Assange avait animé une émission sur RT.

«C’est le style américain»

Le Kremlin a pour sa part rejeté ces accusations, les qualifiant d’«absurdes». Le secrétaire de presse du président, Dmitri Peskov, a indiqué le 1er août que c’était «le style américain» de blâmer d’abord et d’enquêter après. «Nous, en Russie, sommes habitués à enquêter avant d’accuser quelqu’un de quelque chose. Nous estimons que c’est plus logique et plus correct», a-t-il pu souligner.

«De telle déclarations de la part de [Hillary] Clinton relèvent d’une rhétorique typiquement préélectorale. Il n’y a rien de tangible dans ses accusations et nous pensons que leur caractère est avant tout émotionnel», a poursuivi Dmitri Peskov.

Les informations ayant fuité ont révélé des tentatives de manipulation de l’opinion publique lors de la campagne électorale, selon le porte-parole du Kremlin qui, en conclusion, a pu estimer que le Parti démocrate voulait couvrir ces manipulations en diabolisant à nouveau la Russie.

«Le but de WikiLeaks est d’éduquer le public»

Julian Assange a aussi qualifié les accusations du DNC d’essai de détourner l’attention du contenu des documents concernés. Interviewé par CNN, il a rejeté toute spéculation quant à l’implication de la Russie. «Je suis journaliste. Nous ne révélons pas nos sources. Le but de WikiLeaks, en tant qu’organisation médiatique, est d’éduquer le public, transformer un monde sombre en un monde plus clair via un processus d’éducation, c’est ce que nous faisons», a déclaré le fondateur de WikiLeaks.

Julian Assange a en outre souligné que son site ne falsifiait pas les preuves qui pourraient «certainement être utilisées dans différentes affaires judiciaires».