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Yémen : les rebelles houthis accusent l'ONU de mensonge

Le mouvement chiitte houthi a reproché à ses adversaires, le président yéménite en exil et son allié saoudien, d'avoir élaboré en son nom une proposition de paix onusienne qu'il conteste.

Les représentants du mouvement houthi – des rebelles qui s'opposent au gouvernement yéménite soutenu par l'Arabie saoudite – ont rejeté, dimanche 31 juillet, une proposition de paix de l'ONU censée mettre un terme au conflit au Yémen.

En cause : les termes de cette proposition sont différents, selon les Houthis, du texte sur lequel ils s'étaient mis d'accord auparavant avec les représentants saoudiens aux Nations unies. Les délégués du mouvement rebelle jugent, par conséquent, que cette proposition onusienne ne permet pas de poser les bases d'une pacification du Yémen, et font part de leur volonté de renouveler les négociations.

Les représentants houthis ont également accusé le Mauritanien Ismail Ould Cheikh Ahmed, envoyé spécial de l'ONU au Yémen, chargé de mener à bien les pourparlers, d'être proche des représentants du président yéménite en exil en Arabie saoudite, Abd Rabbo Mansour Hadi.

Selon les milieux politiques yéménites, ce dernier avait donné son accord à ce plan lors d'une réunion à Riyad, sous la pression de son allié saoudien. Le texte en question prévoit notamment le retrait dans un délai de 45 jours des rebelles houthis des zones qu'ils contrôlent depuis 2014, la libération de leurs détenus et la restitution des armes lourdes qu'ils possèdent à l'armée fidèle à Abd Rabbo Mansour Hadi.

Des rebelles soutenus par l'Iran contre un président proche des Saoudiens

La guerre civile au Yémen a pris un tournant en mars 2015, lorsque l'Arabie saoudite a mis sur pied une coalition militaire d'Etats arabes soutenue par les Etats-Unis, dans le but d'aider le président du Yémen dans sa lutte face à l'insurrection des Houthis chiites, appuyés par l'Iran. Ces derniers, alliés à l'ex-président yéménite Ali Abdallah Saleh, contrôlent actuellement une importante partie du territoire national, dont la capitale Sanaa.

Malgré une trêve signée entre les différentes parties, qui devait prendre effet le 11 avril dernier, les forces militaires saoudiennes et leurs alliés continuent d'effectuer des frappes quotidiennes au Yémen.

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