Au Brésil, même les trafiquants de drogue se mettent à l'heure olympique : dans la nuit du 25 au 26 juillet, la police fédérale brésilienne a saisi à Rio de Janeiro une importante quantité de drogue conditionnée dans des sachets en plastique... aux couleurs officielles de l'événement sportif !
L'inscription «JO 2016», accompagnée des cinq anneaux olympiques, apparaît en effet sur les 93 paquets de cocaïne en poudre, les 28 de «crack» et les 40 sachets contenant des balles d'armes à feu qui ont été confisqués par les forces de l'ordre, dans une maison du quartier de Lapa. Les trafiquants ont poussé le caractère «officiel» de leur packaging jusqu'à indiquer sur les emballages la mention : use longe das crianças [ne pas laisser à la portée des enfants, en portugais].
Fortes craintes autour des conditions de sécurité à Rio
Cette saisie insolite ne risque pas de dissiper le climat de méfiance pesant sur les conditions de sécurité des Jeux olympiques (JO) de Rio, qui se tiendront du 5 au 21 août. Les organisateurs de la grand-messe sportive peinent à apaiser les craintes de nombreux touristes et athlètes étrangers concernant le niveau élevé de la délinquance et du crime organisé dans le pays, mais aussi la qualité des infrastructures locales, la crise politique nationale ou encore l'épidémie du virus Zika.
Des inquiétudes partiellement fondées : au cours des quatre premiers mois de l'année 2016, le taux d'homicides à Rio de Janeiro a grimpé de 15%, tandis que les cas de kidnappings de célébrités se sont multipliés. Le 26 juillet, la belle-mère de Bernie Ecclestone, homme d'affaires britannique et grand patron de la Formule 1, a été enlevée par des criminels exigeant une rançon d'environ 33 millions d'euros pour sa libération. La police de Rio est toujours à sa recherche. Deux jours auparavant, un athlète de ju-jitsu néozélandais avait affirmé avoir été capturé par des hommes portant des uniformes de policiers, qui l'ont forcé à retirer de l'argent à des distributeurs automatiques.
Cette semaine, l'équipe sportive d'Australie a fait savoir qu'elle refusait de se rendre au village olympique de Rio, en raison de conditions de sécurité inadaptées.
Dans l'espoir d'atténuer toutes ces craintes, les autorités brésiliennes ont annoncé qu'elles augmenteraient les effectifs de policiers et de militaires patrouillant dans la ville lors des JO, afin de porter leur nombre à près de 90 000.