C'est la dernière initiative en date du gouvernement afin de mieux encadrer le contenu des prêches et du discours religieux en Egypte : imposer aux imams égyptiens des éléments de discours sous forme d'un jeu de fiches. Les textes pré-écrits à l'avance permettraient ainsi de composer un prêche qui soit dans la ligne souhaitée par l'Etat égyptien.
Mais la mesure destinée à contenir d'éventuels débordements extrémistes dans les mosquées ne passe pas : «Les imams se trouveraient ainsi dans l'incapacité d'échanger, de débattre et même de répondre aux idées extrémistes et d'en détourner les fidèles», dénonce le Conseil des oulémas (théologiens et docteurs dans l'Islam) d'al-Azhar du Caire.
Des sermons standardisés pour lutter contre l'islamisme
L'idée de sermons standardisés vient du ministère des Biens religieux, qui a en charge la régulation des mosquées et les affaires religieuses. Son ministre Mokhtar Gomaa a défendu son initiative en faisant valoir qu'il s'agissait de filtrer l'extrémisme et promouvoir la réforme religieuse.
Le train de mesures prévoit que, chaque semaine, un panel de théologiens payés par l'Etat écrive un sermon de base à suivre. Soit 52 sermons dans l'année plus deux sermons spécialement pour les fêtes religieuses musulmanes et à plus long terme, 270 sermons afin de couvrir cinq ans de prêches.
Depuis la révolution de 2011, l'Egypte tente de réduire l'influence historique des Frères musulmans dans le pays et s'est attaqué au terrorisme, notamment dans la partie égyptienne du désert du Sinaï où une vaste campagne militaire avait été lancée contre des djihadistes se réclamant de Daesh, après une vague d'attentats meurtriers en 2013.
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