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Les Palestiniens veulent porter plainte contre Londres pour la déclaration de Balfour en 1917

Pour un diplomate palestinien, le Royaume-Uni est responsable des crimes de guerre commis depuis 1948 par Israël pour avoir rédigé la déclaration Balfour, ouvrant la voie à l'expulsion des autochtones arabes de leurs terres afin de créer l'Etat juif.

Le ministre palestinien des Affaires étrangères, Riyad Malki, a annoncé à la Ligue arabe que le Royaume-Uni devrait rendre des comptes pour ce qui fut une catastrophe («nakba», en arabe) pour les Palestiniens.

«Sur la base de cette promesse faite par une partie ne possédant pas [la terre] à une partie ne [la] méritant pas, des centaines de milliers de juifs d'Europe et d'ailleurs sont venus s'installer en Palestine aux dépens de notre peuple dont les ancêtres vivaient depuis des millénaires sur les terres de notre patrie», a déclaré Riyad Malki, s'exprimant au nom du président Mahmoud Abbas, qui n'avait pu faire le déplacement.

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Signé par le ministre des Affaires étrangères Arthur Balfour en 1917 et adressé à Lord Walter Rothschild (l'un des représentants du judaïsme britannique), l'accord donnait l'approbation officielle du Royaume-Uni aux objectifs du mouvement sioniste, à savoir d'établir un «foyer juif» en Palestine, encore occupée par les Ottomans à l'époque.

Mais malgré l'engagement du texte à ce que «rien ne [soit] fait qui porte atteinte aux droits civils et religieux des communautés non juives de Palestine», des centaines de milliers de Palestiniens furent chassés de leurs terres en 1948, au cours de ce que certains historiens qualifient, comme l'israélien Ilan Pappé, d'opération de nettoyage ethnique.

Les Palestiniens ont adhéré en 2015 à la Cour pénale internationale pour soumettre à la justice internationale les «crimes de guerre» dont ils accusent Israël. Mais la façon dont l'Autorité Palestinienne va procéder pour amener l'affaire en justice est encore incertaine. Le gouvernement britannique n'a lui donné aucune suite à cette déclaration.

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