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Nationalisme ou terrorisme islamiste ? Interrogations sur les motivations de l'assaillant de Munich

Alors que selon les autorités, il est encore trop tôt pour tirer des conclusions, les témoignages des personnes ayant assisté à la fusillade sont contradictoires, certains évoquant l'extrême droite, d'autres, le fondamentalisme islamiste. 

La police locale a affirmé que l'assaillant a agit seul, tandis que plus tôt la police avait annoncé rechercher jusqu'à trois suspects.

Pour le moment, très peu d'informations permettent de savoir ce qui aurait pu motiver l'homme à ouvrir le feu sur la foule, à l'extérieur d'un centre commercial en plein jour.  

«Les motifs de cet acte odieux ne sont pas encore complètement clarifiés et les indices en notre possession sont pour le moment contradictoires», a déclaré le ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier.

Les témoignages des personnes ayant assisté à la fusillade sont en effet contradictoires. Une femme prénommée Loretta a déclaré à la chaîne CNN qu'elle se trouvait dans le restaurant McDonald's lorsqu'un homme avec une arme à feu est sorti des toilettes et s'est mis à tirer sur les clients.

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«Je suis sortie des toilettes et là j'ai entendu boum, boum, boum, il était en train de tirer sur les jeunes qui étaient en train de manger, ils ne pouvaient rien faire» a-t-elle dit.

Loretta a affirmé qu'elle avait entendu le tireur crier «Allahu Akbar !». Pourtant, dans le même temps, une vidéo apparue en ligne montre un homme criant: «Je suis allemand, enf..rés d'immigrés», alors qu'il déambulait sur le toit du parking du centre commercial.

Selon les habitants , le centre commercial est situé à proximité du quartier Hasenbergl, une zone densément peuplée d'immigrés.

La police de Munich a déclaré que, bien que la piste terroriste est étudiée, la piste de l'islamisme fondamentalisme et de l'Etat islamique est pour le moment peu probable. 

«Nous ne pouvons exclure la piste terroriste, mais nous ne pouvons pas la confirmer non plus car nous enquêtons aussi sur d'autres pistes possibles», a déclaré le directeur de chancellerie d'Angela Merkel, Peter Altmaier.

Pour Jack Rice, ancien officier de la CIA et avocat international s'exprimant pour RT, désigner un coupable trop vite pourrait amener à la psychose d'un ennemi imaginaire et à la stigmatisation d'une communauté. 

«Il est très important d'étudier l'affaire avec prudence, car si on pointe du doigt une communauté innocente, cette communauté pourrait se retourner contre ceux qui les accuse et cela conduirait à un chaos généralisé, ce dont l'Allemagne a le moins besoin en ce moment».

La journaliste et analyste politique Hafsa Kara-Mustapha a quant à lui déclaré à RT que l'assaillant pourrait être aussi bien un néo-nazi qu'un islamiste. 

«D'un côté, il se pourrait que les motivations de l'assaillant soient des idées d'extrême droite néo-nazie, sachant qu'il y a cinq ans jour pour jour, à Oslo en Norvège, Anders Breivik perpétrait son massacre. D'un autre côté, l'attaque survient quelques jours seulement après l'attaque à la hache dans un train perpétrée par un jeune afghan radicalisé. Il est également possible que l'attentat du 22 juillet s'inscrit dans cette lignée», a-t-elle déclaré à RT. 

Le terme «terroriste» dans la bouche de plusieurs chefs d'Etat

Suite à l'attaque, plusieurs chefs d'Etat on déjà qualifié cette dernière de «terroriste», notamment François Hollande qui a également évoqué un «nouvel acte ignoble».

«[...] L'Allemagne fera face. Elle peut compter sur l’amitié et la coopération de la France», a déclaré le chef de l'Etat neuf jours après l'attaque au camion qui a fait au moins 84 morts et plus de 300 blessés à Nice le 14 juillet.

«Le Président de la République assure le peuple allemand de sa sympathie et de son soutien en ces heures difficiles», d'après l'Elysée.

François Hollande «a adressé un message personnel à la chancelière Merkel dès les premières heures du drame», a rappelé l'Elysée. Et d'ajouter : «Il s'entretiendra avec elle samedi matin».

En visite aux Etats-Unis, le secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères britanniques Boris Johnson a lui aussi parlé d'acte terroriste, avant même d'avoir quelque confirmation.

Pour l'heure, aucun groupe n'a revendiqué la responsabilité de l'attaque qui a coûté la vie à 10 personnes le vendredi 22 juillet. 

Quelques heures après l'attaque, la police a déclaré avoir retrouvé le corps de l'assaillant qui s'est suicidé avec son arme.

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