Le président turc Tayyip Recep Erdogan accuse Fethullah Gulen, exilé aux Etats-Unis, d'être derrière le complot qui a échoué dans la matinée du 17 juillet. Jusqu'à présent, plus de 60 000 soldats, policiers, juges, fonctionnaires ou professeurs ont été suspendus, mis en détention ou fait l'objet d'une enquête.
Sur une page Facebook qui réunit les supporters du parti au pouvoir AKP, un post demande aux membres d'appeler un numéro turc et de donner des informations sur les soutiens de Fethullah Gulen.
Une radio publique suédoise a appelé le numéro de téléphone et a eu en ligne le bureau du président, qui a confirmé que l'administration était intéressée par l'obtention de «toutes les informations, données personnelles et adresses» des soutiens de Fethullah Gulen en Suède. Mais personne n'a répondu lorsque Reuters a essayé d'appeler le 22 juillet.
L'ambassadeur de Turquie en Suède Kaya Turkmen a affirmé ne pas être au courant de cet appel à la délation, mais a déclaré trouver naturel que l'Etat turc soit intéressé par de telles informations.
«Tous les Etats ont le droit de collecter des informations sur les activités dirigées contre eux, même si cela concerne des individus vivant en Suède», a déclaré Kaya Turkmen à la radio suédoise, ajoutant qu'il y avait eu des sollicitations similaires en Allemagne et en Autriche.
L'homme de 75 ans qui vit en exil volontaire aux Etats-Unis est présenté comme l'inspirateur des putschistes. Pour Erdogan, le Hizmet – le mouvement politique et religieux que dirige Gülen – est un «groupe terroriste». Les autorités turques ont d'ailleurs demandé aux Etats-Unis l'extradition du rival d'Erdogan.
D'autres pays européens ont été la cible de tensions liées à la tentative de putsch en Turquie. Le ministre-président flamand, Geert Bourgeois, s'est dit inquiet des tensions et des incidents qui ont éclatés dans plusieurs communes flamandes au moment où, en Turquie, se déroulait une tentative de coup d'Etat. A Beringen, commune du Limbourg où vit une importante communauté turque, plusieurs centaines de manifestants s'en sont pris au centre Vuslat, géré par une association proche de Fethullah Gülen.