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«Comme la France», la Turquie veut suspendre la convention européenne des droits de l'Homme

Après la tentative de coup d'Etat le 15 juillet dernier, le vice-Premier ministre turc a déclaré son intention d'affranchir son pays de ses obligations en matière de droits de l'Homme. La Turquie fait l'objet d'une purge politique sans précédent.

La Turquie suivra l'exemple de la France en suspendant temporairement l'application de la convention européenne des droits de l'Homme, a indiqué le vice-Premier ministre turc Numan Kurtulmus, après l'instauration de l'état d'urgence dans le pays.

L'état d'urgence permet notamment de décréter le couvre-feu, de restreindre le droit de manifester ainsi que la liberté de circulation.

En novembre dernier, la France avait en effet informé le Conseil de l'Europe qu'en conséquence de l'instauration de l'état d'urgence, la convention risquait de ne pas être totalement respectée. Les dérogations à la convention européenne des droits de l'Homme sont rares mais autorisée en cas de circonstances exceptionnelles, telles l'état d'urgence.

Concrètement, une plainte liée, par exemple à des opérations de police ou de perquisition dans le cadre de l'état d'urgence, déposée devant la Cour européenne des droit de l'Homme peut ne pas être recevable.

Après le coup d'Etat, la purge continue en Turquie qui se livre à une épuration de masse dans l'armée et la fonction publique, en particulier les magistrats et les enseignants. Selon les estimations, plus de 55 000 militaires, policiers, magistrats, et fonctionnaires ont été suspendus ou arrêtés. Par ailleurs, Ankara a déclaré «espérer» la levée de l'état d'urgence, décrété après le putsch, d'ici à la fin du mois d'août.

L'Allemagne, par la voix du porte-parole d'Angela Merkel avait déploré que «presque quotidiennement de nouvelles mesures sont prises contraires à [...] l'Etat de droit».

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