La polémique sur la mort de trois militaires français en Libye ne fait que commencer. Alors qu’une partie de la classe politique hexagonale demande des comptes aux autorités, c’est maintenant le Gouvernement d’accord national (GNA) libyen qui fait de même.
Courroucé par la présence de forces spéciales françaises sur son sol, le pouvoir basé à Tripoli et soutenu par la majorité des pays occidentaux, dont la France, a diffusé un communiqué sur Facebook. L’autorité affirme qu’elle ne fera aucun compromis sur la souveraineté de la Libye.
«Le Conseil présidentiel exprime son très vif mécontentement quant à la présence française dans l’est de la Libye sans coordination avec le Conseil [...]», a tempêté le GNA.
Conflit entre les pouvoirs de l’est et de l’ouest libyen
Un point de l’affaire revêt une importance toute particulière. Les soldats français abattus l’ont été dans l’est du pays. Ils travaillaient en collaboration avec les forces loyales au commandant Khalifa Haftar, qui luttent contre les islamistes dans la région. Problème ? Ce commandant, contrairement à la France, ne reconnaît pas la légitimit du pouvoir de Tripoli.
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Le GNA n’est pas contre le fait de demander l’aide de pays étrangers pour combattre les terroristes mais tient à garder le contrôle. Pourtant, des forces spéciales françaises, britanniques et américaines sont présentes sur le sol libyen. A l’est comme à l’ouest du pays.
En parallèle de la réaction officielle du GNA, des centaines de personnes ont défilé le 21 juillet contre la présence militaire étrangère dans plusieurs villes, dont Tripoli et Misrata.