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Grande-Bretagne : le renouvellement de l'arme nucléaire ne fait pas l'unanimité

Le nouveau Premier ministre Theresa May défend ardemment le programme nucléaire Trident, mais plusieurs voix dissidentes dénoncent sur Twitter un projet hors de prix compte tenu de la conjoncture économique.

«Ces armes nucléaires n'ont pas d'autre but que de flatter l'ego de l'élite britannique», a vigoureusement plaidé Mhairi Black, députée du Parti national écossais pour protester contre le vote du Parlement britannique. 

«Nous n'avons pas de quoi nous occuper des handicapés ou des sans emploi, nous ne pouvons pas payer les retraites à l'heure et tous ceux qui plaidaient en faveur de l'austérité sont maintenant les mêmes qui nous demandent de faire un chèque pour ces armes qui ne servent à rien», ajoute-t-elle. 

La députée n'est pas la seule à s'inquiéter de l'adoption de cette mesure estimée à 37 milliards d'euros. Sur Twitter, d'autres ironisent, feignant la surprise, ou tournent le débat en dérision.

Les députés écossais sont les premiers  à se tenir vent debout. Pour le leader du Parti national écossais, Angus Robertson, le dispositif Trident est un «système d'armement immoral, obscène et redondant». «Le vote sur le Trident est l'un des plus importants auquel ce Parlement procédera», a-t-il affirmé.

«Que les conservateurs veuillent dépenser des centaines de millions de livres dans des armes de destruction massives – au moment même où ils réalisent des coupes budgétaires dans les services publics – est moralement et économiquement indéfendable», a-t-il ajouté. 

Le lanceur d'alerte William McNeilly met en garde depuis plusieurs mois sur les failles de sécurité du système de défense Trident, auquel il a participé en tant que marin. Interrogé par RT, celui-ci a par ailleurs affirmé que ce vote risquait de diviser le Royaume-Uni et que si le budget devait être alloué au renouvellement du programme, les indépendantistes écossais se verraient renforcés.