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Varoufakis : «Si seulement nous n'étions pas entrés dans l'Euro»

Invité à une conférence à Athènes, le ministre grec des Finances a exprimé sa déception d'avoir vu son pays intégrer la monnaie unique. Une petite phrase qui risque fort d'envenimer de nouveau ses relations avec Bruxelles.

Cette conférence, organisée à Athènes les 14 et 15 mai, avait pour objectif de réunir autour d’une même table des voix éminentes du gouvernement grec, des hommes d'affaires ainsi que des universitaires. Le journal anglais The Economist, qui a organisé ce colloque, avait promis sur son site internet une «discussion franche et provocatrice». Un voeu exaucé avec cette nouvelle sortie du ministre grec des Finances, Yanis Varoufakis.

Evoquant sans détour sa consternation d'avoir vu la Grèce rejoindre la zone Euro et renoncer à sa monnaie nationale, Varoufakis va même jusqu'à déclarer qu'«au fond, tous les pays de l'Euro zone sont d'accord avec cela».

Pas en reste, le ministre de la Défense grec, Panos Kammenos, a également lancé une charge contre les institutions de Bruxelles, et l'Allemagne en particulier, déclarant à la tribune : «Le comportement des Allemands qui veulent détruire une Europe unie est une chose que nous n'acceptons pas». Et d'ajouter : «La Grèce continue de rembourser ses prêts comme le prévoit l'accord. Mais depuis août dernier, nous n'avons pas touché un seul euro. Si les prêteurs décident qu'ils veulent renverser le gouvernement grec qu'ils n'aiment pas – surtout du côté allemand – nous n'avons pas d'autre choix que de chercher d'autres sources de financement».

Notamment en Russie ou en Chine. Deux pays qui ont promis de soutenir économiquent la Grêce.

Alors que le pays serait au bord de la banqueroute, selon les propres termes de Yanis Varoufakis, et que la Grèce peine à négocier avec Bruxelles la dernière tranche de son deuxième plan d'aide, cette petite pique du ministre grec des Finances pourrait connaître un franc succès à Bruxelles.

Le dialogue entre Yanis Varoufakis et ses homologues européens est en effet très tendu depuis plusieurs mois. L'Allemand, Wolfgang Schäuble, a eu à plusieurs reprises du mal à cacher son irritation. Il aurait ainsi lâché en février : «Je ne vois rien qui nous facilite la vie dans tout ce que Varoufakis entreprend».