Le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé à la chaîne américaine CNN, le soir du lundi 18 juillet, qu'il approuverait toute décision du Parlement sur un rétablissement de la peine de mort, si un tel projet venait à être voté dans les semaines suivant la tentative de coup d'Etat en Turquie.
Réintroduire la peine de mort serait «la fin des négociations d'adhésion» à l'UE a toutefois fait savoir Berlin dans la journée du 18 juillet, peu avant la déclaration du ministre autrichien des Affaires étrangères Sebastian Kurz, qui estime également qu'il serait «inacceptable» que la Turquie réintroduise la peine capitale.
«La démocratie et l'Etat de droit en Turquie ont besoin d'être protégés pour le bien de ce pays», a par ailleurs déclaré la responsable de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, tout en rappelant qu'«aucun pays ne peut adhérer à l'UE s'il introduit la peine de mort».
Bruxelles rejoint ainsi Berlin et Vienne dans le concert des condamnations, l'Allemagne ayant dénoncé des «scènes d'arbitraires et de vengeance» après le putsch manqué.
En effet, les images de la répression qui ont filtré sont d'une grande violence et montrent notamment des militaires putschistes lynchés en pleine rue.
Le 17 juillet, Horst Seehofer, président du Land de Bavière et chef de file de la CSU, le parti conservateur bavarois allié de la CDU d'Angela Merkel, avait déjà déclaré que la tentative avortée de coup d'Etat soulevait des doutes sur l'accord concernant les exemptions de visas pour les ressortissants turcs.