International

Entre soulagement et crainte, les dirigeants du monde réagissent au coup d’Etat en Turquie

Après la tentative, avortée, de coup d’Etat en Turquie, qui a laissé derrière elle un douloureux bilan humain, le monde entier s’est interrogé sur les conséquences politiques du putsch.

Par la voix de son ministre des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault, la France a indiqué qu’elle «espère que la démocratie turque sortira renforcée par ce test et que les libertés fondamentales seront totalement respectées.»

Le président François Hollande a fait part de sa crainte de voir «des répressions» après le coup d’Etat «qui n’a pas, heureusement, prospéré».

Alors que l’issue du putsch n’était pas encore connue, le député Les Républicains de l’Aube Nicolas Dhuicq a entretenu l’espoir au détour d’un tweet : «Et si le coup militaire réussissait et nous débarrassait d'Erdogan pour restaurer la politique d'Atatürk ?»

La ministre du Droit des femmes Laurence Rossignol a elle estimé que «tout cela ne présage rien de bon pour les libertés et surtout celles des femmes déjà en recul.»

A l'international, on appréhende les conséquences

Ailleurs dans le monde, certains ont mis en garde des conséquences négatives que pourraient avoir les événements du 15 juillet. C’est le cas d’Elmar Brok, allié de la chancelière allemande et président du Comité des Affaires étrangères du Parlement européen. Il a indiqué au journal Die Welt qu’Erdogan pourrait bien «nettoyer» son armée, ce qui «renforcerait sa position de pouvoir» à la tête de la Turquie.

Cette analyse a aussi été partagée par le ministre espagnol des Affaires étrangères José Manuel García-Margallo.

Après avoir condamné la tentative de renverser le gouvernement turc, la chancelière allemande Angela Merkel a, pour sa part, appelé Erdogan à traiter les putschistes en respectant «l'Etat de droit».

Du côté de la Grande-Bretagne, le fraîchement nommé ministre des Affaires étrangères Boris Johnson a souligné le soutien de son pays au «gouvernement démocratiquement élu» d’Ankara, au cours d’un entretien privé avec son homologue turc.

Le ministère russe des Affaires étrangères s’est lui interrogé sur les conséquences géopolitiques des événements : «L’escalade de la situation politique [en Turquie] avec en toile de fond les menaces terroristes existant dans ce pays et le conflit armé dans la région, pose des risques élevés pour la stabilité internationale et régionale.» 

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