Sur la chaîne de radio Europe 1, Jean-Marc Ayrault, ministre français des Affaires étrangères, n’a pas mâché ses mots suite à l'annonce de la nomination de Boris Johnson : «Vous avez vu quel a été son style pendant la campagne ? Il a beaucoup menti aux Britanniques. Maintenant, c'est lui qui est au pied du mur pour défendre son pays, mais aussi pour que la relation avec l’Europe soit claire».
Du côté des Etats-Unis, le porte-parole du Département d’Etat Mark Toner, interrogé par un journaliste sur la nomination du Britannique, a carrément retenu un fou-rire pas très diplomatique devant les caméras.
Il a ensuite repris son sérieux, assurant que l’avenir des relations entre la Grande-Bretagne et les Etats-Unis ne serait pas modifié par l’arrivée de Boris Johnson au poste de ministre des Affaires étrangères.
Partisan du Brexit, Boris Johnson avait été annoncé comme un candidat sérieux au poste de Premier ministre, après l’annonce de la démission de David Cameron survenue suite aux résultats du référendum sur la sortie de l’Union européenne. Il avait finalement indiqué qu’il ne se présenterait pas, avant d’être nommé ministre des Affaires étrangères le 13 juillet par la nouvelle Premier ministre Theresa May.
Quand Boris Johnson clashe les dirigeants du monde entier
La nomination du Britannique, qui a été maire de Londres de 2008 à 2016, peut surprendre puisqu'il est réputé pour ne pas garder sa langue dans sa poche vis-à-vis des hommes et femmes politiques qu’il côtoie.
Hillary Clinton ? Une infirmière sadique dans un hôpital psychiatrique
En 2007, Johnson avait écrit un texte dans le journal britannique The Telegraph afin d’afficher son soutien à la candidature d’Hillary Clinton à la Maison blanche, juste pour le plaisir de voir Bill Clinton devenir le premier First Husband (équivalent masculin de la First Lady) du pays, avait-il expliqué.
Il avait alors décrit la femme politique sous des traits peu flatteurs : «Elle a des cheveux blonds teints, des lèvres pulpeuses et un regard bleu d’acier, comme une infirmière sadique dans un hôpital psychiatrique.»
Tony Blair ? Un mélange d’Harry Houdini et de porcelet gras
«Il est un mélange d’Harry Houdini [un magicien américain] et d’un porcelet gras. Il est à peine humain dans sa fugacité. Attraper Blair, c’est comme essayer d’accrocher de la gelée à un mur», a écrit Johnson dans les colonnes du Telegraph en 2004, en parlant de l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair.
George Bush ? Un fauteur de guerre arrogant incapable de s’exprimer
Quant à l’ancien président américain Geroge W. Bush, il a lui aussi trouvé grâce aux yeux du nouveau ministre britannique… ou pas. En effet, ce dernier l’a décrit dans le journal Spectator comme «un fauteur de guerre texan qui louche, non-élu, incapable de s’exprimer, qui incarne parfaitement l’arrogance de la politique étrangère américaine.»
Erdogan ? Un c*nnard
A ses heures, Boris Johnson sait aussi se montrer poétique. Il a ainsi gagné un prix de 1 000 livres pour avoir publié dans le Spectator un limerick sur le président turc, qui était accusé de museler la liberté d’expression dans son pays.
«Il était une fois un jeune garçon d’Ankara, Qui était un formidable connard», commencent les lignes.
Barack Obama ? Un président mi-Kényan qui hait la Grande-Bretagne
Alors que le président américain Barack Obama avait appelé le Royaume-Uni à se maintenir dans l’Union européenne, Boris Johnson, qui faisait campagne pour le «Leave», avait répondu dans un éditorial pas piqué des hannetons dans le tabloïd The Sun. Il y avait déploré les paroles d’un «président à moitié Kényan» ayant une «haine ancestrale de l’empire britannique».
Angela Merkel ? Une servante d’Erdogan
Enfin, le nouveau premier ministre britannique avait, il y a quelques mois, critiqué la chancelière Angela Merkel suite à sa décision de poursuivre un comédien allemand qui avait insulté le président turc Recep Tayyip Erdogan dans un sketch.
«Ce qui est vraiment incroyable – en fait, ce qui est véritablement écœurant – c’est que le gouvernement allemand a accepté la demande expresse d’Angela Merkel de continuer les poursuites […] Elle a décidé, hébétée, de se prosterner devant les demandes d’Erdogan.»