International

L’amiral qui croit à une guerre nucléaire avec Moscou, futur vice-président d’Hilary Clinton ?

Dans les petits papiers de la candidate démocrate américaine, on retrouverait le CV de l’amiral Stavridis, ancien haut-conseiller du Pentagone pendant la guerre d’Irak, qui a récemment évoqué la possibilité d’une guerre nucléaire avec la Russie.

Selon le témoignage d'une source proche d'Hillary Clinton au journal américain New York Times, la candidate se tournerait vers «quelqu’un avec de l’expérience militaire» pour occuper le poste de vice-président des Etats-Unis en cas de victoire aux élections présidentielles de novembre 2016. Et il se trouve que l’amiral James Stavridis «correspond» particulièrement à cette description, note la même source.

Si les deux intéressés n’ont pas confirmé l'information, l’ancienne sous-secrétaire à la Défense Michèle Flournoy, elle-même régulièrement citée comme favorite pour prendre la tête du Pentagone en cas de victoire démocrate, a déclaré : «[L']amiral Stavridis est l’un des meilleurs officiers de sa génération [...] il a le talent, l’expérience, le jugement et le tempérament pour servir le peuple américain aux plus hauts niveaux du gouvernement.» 

Hillary Clinton et le militaire se sont déjà côtoyés dans les hautes sphères puisqu’ils occupaient respectivement les fonctions de secrétaire d’Etat et de commandant suprême des forces alliées en Europe de l'OTAN (SACEUR) durant le premier mandat du président Barack Obama.

Un CV très chargé

L’amiral James Stavridis a joué un rôle majeur dans la très controversée seconde guerre d’Irak. Entre 2002 et 2004, il a en effet commandé le groupe d’attaque aéronavale dans le Golfe, l'un des principaux bras armés de l’invasion de l’Irak dirigée par les Etats-Unis. Au cours des premières années d’occupation, il a également servi comme haut-conseiller de Donald Rumsfeld, alors secrétaire à la Défense .

En juillet 2009, il est devenu Commandant suprême des forces alliées en Europe (SACEUR), le poste militaire plus important de l’OTAN. Trois ans plus tard, il a fait l’objet d’une enquête pour avoir utilisé un avion militaire afin de se rendre, en compagnie de sa femme, à une foire aux vins en France.

En mai 2016, James Stavridis s’est fait remarquer en déclarant qu’une guerre nucléaire avec Moscou n’était pas impensable.

«Sous le président Poutine, la Russie a pris une trajectoire dangereuse qui, si on la laisse se poursuivre, pourrait mener inexorablement à une confrontation avec l’OTAN. Et cela signifie une guerre qui pourrait si facilement devenir nucléaire», a-t-il écrit dans la préface d’un livre du général britannique Sir Alexander Shireff, dont le titre parle de lui-même : 2017 : La guerre contre la Russie (2017 War with Russia).  

A la veille du sommet de l’OTAN qui s'est tenu à Varsovie début juillet 2016, l’amiral avait pourtant adopté un ton plus nuancé, assurant, dans le journal américain Huffington Post, que «construire une Europe stable, pacifique et cohérente» devait inclure la Russie.

Il avait ajouté que l’Alliance devrait entamer une «conversation au haut-niveau» avec Moscou afin de «réduire la confrontation militaire dans les mers Noire et Baltique, de même que dans l'Arctique».

Les autres favoris à la vice-présidence, du côté d'Hillary Clinton, incluent la sénatrice du Massachusetts Elizabeth Warren et le sénateur de Virginie, Tim Kaine, selon Reuters.

Du côté de Donald Trump, le nom qui revient le plus est celui de l’ancien directeur de l’Agence du renseignement de la défense (DIA), Michael Flynn.

Lire aussi : Secrétaire général de l'OTAN : «Nous sommes unis» face à la Russie