Certains des crimes dont seraient responsables les troupes turques impliquent des meurtres, des déplacements forcés de population, mais aussi des destructions illégales de propriétés privées, selon le rapport d'Human Rights Watch.
«Le gouvernement devrait prestement permettre au Haut commissariat aux droits de l'Homme de l'ONU à entrer dans la zone et à enquêter selon ses critères» a déclaré HRW dans un communiqué. Mais, selon Emma Sinclair-Webb, spécialiste de la Turquie pour l'organisation, le blocage turc soulève des «inquiétudes d'une entreprise de dissimulation d'importance».
«Des cas crédibles attestant de meurtres de civils, dont des enfants, alors qu'ils portaient des drapeaux blancs où étaient cachés dans des caves, par les forces de sécurité turques devraient alerter» a affirmé Emma Sinclair-Webb. «Le procureur de Cizre devrait mener une enquête complète, efficace, et indépendante capable de rendre justice aux victimes» a-t-elle ajouté.
Selon l'ONG, au moins 338 civils ont été tués lors des combats qui ont suivi la fin du cessez-le-feu en juillet 2015. D'autres sources parlent de pertes se situant en 500 et 1 000. Plus de 355 000 personnes auraient été déplacées durant ce conflit.
«Les autorités empêchent les organisations de défense des droits de l'Homme – dont Human Right Watch et Amnesty International – d'essayer de documenter ces crimes même après les couvre-feux et la fin des opérations», selon HRW.
Le gouvernement turc a, lui, nié toute allégation concernant des pertes civiles volontaires durant les opérations militaires contre le PKK.
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