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Allemagne : plainte déposée contre les dirigeants turcs pour «crimes contre l’humanité»

Des hommes politiques et défenseurs des droits de l’Homme allemands ont déposé une plainte contre le président Recep Tayyip Erdogan et des hauts fonctionnaires turcs soupçonnés de crimes de guerre ou de crimes contre l'humanité, indique DW-World.

Selon cet agence de presse allemande internationale, la plainte a été déposée par des avocats de Hambourg, qui représentent aussi les intérêts des parents de deux Kurdes abattus et d’un député du parlement turc du Parti démocratique des peuples (HDP).

Le document, comprenant plus de 200 pages a été présenté lundi 27 juin, à Berlin, et déposé devant le Generalbundesanwalt beim Bundesgerichtshof (GBA), l’organe chargé de la poursuite pénale à la Cour fédérale pour le compte de l’Etat.

Dans ce document, sont d’abord évoquées les opérations militaires de l’armée turque dans les régions peuplées par les Kurdes au sud-est du pays. En particulier dans la ville de Cizre où les combats entre les troupes turques et les formations kurdes ont fait des dizaines de victimes et provoqué la fuite de milliers de personnes.

Au mois de mars, le correspondant de RT William Whiteman s’était rendu dans la ville turque où il avait pu recueillir des témoignages horrifiants des survivants du massacre de plusieurs civils kurdes. Le document évoque en particulier le cas d’une attaque par les troupes turques au terme de laquelle ont été retrouvés les corps brûlés de plus de 150 civils piégés dans un sous-sol à Cizre.

Des organisations internationales de défense des droits de l’Homme se sont aussi intéressées à la situation à laquelle les Kurdes font face. En début d’année Amnesty international a ainsi reproché à la communauté internationale de «fermer les yeux» sur ce qu’Ankara fasait endurer aux Kurdes. Plus tard, en se basant sur ses propres données et sur les informations livrées par les habitants de zones inaccessibles aux observateurs extérieurs, Andrew Gardner, l’un des responsables de l’organisation, a déclaré dans une interview à RT qu’il s’agissait d’«une restriction inacceptable des droits de la population» et d’une «punition collective inacceptable».