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Pas d'amnistie pour Saïf al-Islam Kadhafi, assure le gouvernement libyen

Le gouvernement libyen d'union nationale (GNA) a affirmé le 10 juillet qu'il n'y aurait pas d’amnistie pour les crimes contre l'humanité, dont est notamment accusé Saïf al-Islam Kadhafi, fils du dictateur déchu.

Le Conseil présidentiel du GNA a «condamné» le 10 juillet sur Facebook les déclarations «irresponsables du chef de la brigade chargée de garder la prison où est incarcéré Saïf al-Islam», dans la ville de Zenten [à 170 km au sud-ouest de Tripoli] qui avait récemment laissé entendre que le fils de l'ancien dirigeant libyen Mouammar Kadhafi avait bénéficié d'une amnistie.

Ces déclarations du colonel Al-Ajami al-Oteiri, chef de la brigade Aboubakr al-Seddiq, donnent l'impression «qu'il est possible pour [Saïf al-Islam] ou tout auteur de crimes commis sous le régime déchu ou après son renversement, d'échapper à la sanction», poursuit-il.

«Il ne peut y avoir de prescription pour les crimes contre l'humanité dont doit répondre l'accusé Saïf al-Islam Mouammar Kadhafi [...] ni d'amnistie», souligne le gouvernement d'union nationale.

La ville de Zenten est contrôlée par des groupes armés opposés au GNA, qui siège dans la capitale Tripoli et qui est reconnu par la communauté internationale mais qui peine à étendre son autorité à l'ensemble de ce pays plongé dans le chaos.

Les avocats de Saïf al-Islam avaient eux aussi récemment affirmé que leur client avait été libéré à la faveur d'une amnistie décrétée par les autorités libyennes non reconnues basées dans l'est du pays.

Mais les autorités de Zenten ont assuré le 8 juillet que Saïf al-Islam Kadhafi était toujours emprisonné dans cette ville, démentant les informations faisant état de sa libération.

En savoir plus : Saïf al-Islam, le second fils de Mouammar Kadhafi, amnistié et libéré de prison

Le fils de l'ex-dictateur libyen fait l'objet d'un mandat d'arrêt pour crimes contre l'humanité commis pendant les huit mois de révolte qui ont marqué l'année 2011. Les autorités libyennes et la Cour pénale internationale (CPI) se disputent le droit de le juger.

Il a été condamné à mort en juillet 2015 par un tribunal de Tripoli pour son rôle dans la répression meurtrière de la révolte de 2011.

Le GNA a fait savoir à ce propos qu'il était «prêt à coopérer avec les organisations internationales, en particulier la CPI [...] dans le respect des lois et de la souveraineté de la Libye».