En juin, le Conseil de l'Union européenne a rédigé un document prouvant que les autorités de Bruxelles auraient l’intention de lancer de nouvelles mesures de soutien à certains pays d’Afrique, dont le Mali, le Nigéria et le Soudan, pour qu’ils jouent le rôle «de gardiens des frontières européennes».
D’après le programme, d’ici à 2020, l’UE mettrait en place des programmes d’investissement dont la valeur atteindrait 62 milliards d’euros pour les pays mentionnés. Cet argent devrait permettre aux gouvernements des pays concernés d’améliorer les conditions de la vie de leurs citoyens sur leur continent, de défendre les réfugiés et migrants vulnérables et d’assurer la sécurisation des frontières européennes terrestres ainsi que maritimes.
Les partisans du projet déclarent que les migrants et les réfugiés «devraient avoir les moyens de rester à proximité de leur pays et d’éviter les routes dangereuses». Chaque jour des dizaines de migrants meurent en mer Méditerranée.
Pour faire face à «l’écart entre les attentes et les résultats» qui pourrait exister, l’UE mettrait en place un système de récompenses. Les pays qui accepteraient de récupérer les migrants reconduits aux frontières et d’accueillir les réfugiés obtiendraient une aide au développement généreuse, tandis que ceux qui ne coopéreraient pas en ressentiront les conséquences dans tous les domaines, qu’il s’agisse d’aide à l’éducation, à l’énergie, à l’agriculture ou encore d’aide face au changement climatique.
Mais malgré la bonne volonté du Conseil de l'Union européenne, les organisations de défense des droits de l’Homme critiquent déjà sévèrement ce projet.
«En tant qu’Européens, nous ne pouvons pas simplement fermer les yeux face à la détresse des réfugiés. Nous devons les aider», s’est indigné Günter Burkhardt, défenseur du droit d’asile.
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«A présent, nous cherchons à racheter notre liberté et à charger d’autres Etats du problème, en se conformant à l’adage "loin des yeux, loin du cœur" - que les autres se débattent avec le problème, tant que nous n’ayons pas à le faire», a-t-il poursuivi.
Médecins sans frontières a également souligné que cette décision «ignorait totalement les lourdes conséquences humanitaires de cet accord, notamment en Grèce».