«La proposition faite le 27 juin est une tentative de Washington de changer les conditions en Syrie et d’éviter plus d’escalade. La proposition offre certaines concessions à la Russie», a écrit Stratfor, la société privée américaine de renseignement, qui est souvent qualifiée de «cabinet fantôme de la CIA», parce qu’elle embauche des employés qui ont travaillé dans les services spéciaux.
Ces concessions, pour Stratfor, sont l’échange de données sur les cibles en Syrie. Barack Obama a proposé de réunir les forces russes et américaines pour lutter contre le Front Al-Nosra. En échange Washington veut que Moscou fasse pression sur Bachar el-Assad pour qu’il cesse de bombarder les rebelles soutenus par les Etats-Unis.
La Russie, elle, réclame depuis longtemps cet échange d’informations sur les cibles. De plus, le ministère russe de la Défense a fourni à Washington une liste de ses cibles terroristes pour les trois mois à venir, alors que les Etats-Unis n’ont pas dressé la liste des groupes qu’ils considèrent comme terroristes.
Le chef du Pentagone, Ashton Carter, s’est prononcé contre cette concession en redoutant l’affaiblissement de la pression américaine sur la Russie.
La Turquie fait-elle aussi des concessions à la Russie concernant la Syrie ?
A en croire le journal américain Financial Times, la Turquie est prête à donner des gages à Moscou sur la Syrie. Après s’être excusé auprès de Vladimir Poutine et de la famille du pilote du SU-24 russe, abattu par la chasse turque, Ankara aurait refusé de demander le départ de Bachar el-Assad.
Selon le quotidien, la Turquie entend se concentrer en Syrie sur la lutte contre les Kurdes et l’affaiblissement de Daesh. Pour atteindre ces buts, Ankara aura besoin du soutien de Moscou et c’est pourquoi Recep Tayyip Erdogan baisse le ton à l’égard de Moscou, suggère le média britannique.
En outre, la Turquie aurait organisé une rencontre à laquelle elle aurait invité les représentants de l’opposition syrienne et des représentants de Moscou.